La grève sera ponctuée d'assemblées générales pour définir les perspectives futures du mouvement de protestation. Le bras de fer entre les syndicats et le ministère de l'Education nationale se poursuit. Alors que les syndicats maintiennent le mot d'ordre de la grève pour les 10 et 11 février, la ministre, Nouria Benghebrit, affirme que les portes du dialogue sont toujours ouvertes, espérant convaincre ses partenaires sociaux de surseoir au mouvement de protestation. Mais l'Intersyndicale de l'éducation qui regroupe le CLA, le Snapest, l'Unpef, le Satef, le Snte, le Snapap et le Snapep ne l'entend pas de cette oreille, accusant la tutelle de «non-respect de ses engagements contractuels et de renier certains acquis obtenus par les enseignants». Les syndicats exigent, entre autres revendications, la réouverture du dossier du statut particulier pour corriger certaines disparités (salariales, promotions, classification, intégration...), la réouverture du dossier de l'enseignement technique, la régularisation financière des enseignants intégrés en 2012 avec application de l'effet rétroactif à partir du mois de juin 2012 et la revalorisation du taux de la prime octroyée pour les corps communs de l'éducation. Devant les critiques de la tutelle et les craintes des parents d'élèves, le Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a réitéré son appel à l'ensemble des enseignants et travailleurs du secteur de l'éducation à prendre part à la «grève d'avertissement» prévue les 10 et 11 février 2015. «Nous renouvelons notre appel à l'ensemble des enseignants et travailleurs du secteur, tous corps confondus, à prendre part massivement à la grève d'avertissement à laquelle a appelé la coordination syndicale conjointement avec notre syndicat les 10 et 11 février», lance ce syndicat dans un communiqué. Il précise que cette action «sera ponctuée d'assemblées générales durant les deux jours de la grève pour définir les perspectives futures du mouvement de protestation». Cette insistance des syndicats met le département de Benghebrit qui s'est dit «consternée et triste» de constater que les syndicats réagissaient avec empressement à travers le recours machinal à la grève, sous une grande pression. Dans un entretien accordé à l'APS mardi dernier, la ministre a appelé les partenaires sociaux à «ne pas perdre espoir» quant à la prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles préconisant l'élaboration d'un pacte entre les deux parties. Son département a reçu, en vis-à-vis, quatre syndicats membres de la coordination, mais sans parvenir à les faire fléchir. Nouria Benghebrit est revenue à la charge jeudi, affirmant que les voies du dialogue avec les syndicats qui persistent dans leur grève étaient encore ouvertes afin de trouver les solutions aux problèmes soulevés. «Les voies du dialogue sont encore ouvertes», a déclaré Mme Benghebrit à la presse en marge de la rencontre annuelle des directeurs des bureaux extérieurs de la région Afrique de l'Organisation internationale du travail (OIT). Elle a appelé dans le même sillage les partenaires sociaux et les médias à contribuer à l'instauration d'un climat de stabilité au bénéfice des élèves mettant en garde contre les effets contre-productifs des tentatives de démotivation.