Les industriels algériens sont-ils rétifs à tout ce qui se rapporte à la protection de l'environnement ? La question mérite d'être posée. Et pour cause, l'invitation adressée par le Centre national des technologies de production plus propre (CNTPP) à une centaine d'entreprises pour assister à un atelier ayant pour thème « la gestion des déchets spéciaux et spéciaux dangereux », n'a reçu de réponse favorable que de 10 entités. Ainsi et en dépit d'une certaine prise de conscience des industriels sur la nécessité de respecter l'environnement, notamment par la désignation d'un délégué à l'environnement chargé de prendre en charge cet aspect et sensibiliser sa direction sur la législation en vigueur, des réticences persistent. En effet, sur les 60.000 établissements classés à l'échelle nationale, seuls 3.000 délégués ont été formés par le CNTPP. Ce dernier met les bouchées doubles pour répondre aux doléances des directions de l'environnement de wilaya qui sont le relais de cet organisme dans la désignation des établissements industriels. A cet effet, des ateliers de mise à niveau à raison de trois par mois sont organisés. Le thème de l'actuelle session est une réponse aux entreprises classées. « La gestion des déchets industriels diffère de celle des déchets ménagers », rappelle la directrice générale du CNTPP, Fazia Dahlab. Par ailleurs, le centre s'intéresse aux matières premières utilisées, au process de production et aux déchets générés. La formation consiste aussi à apprendre l'utilisation du « Manuel du délégué pour l'environnement ». Ce document a été élaboré conjointement avec l'Agence de coopération technique allemande. L'élimination des produits spéciaux : un casse-tête Mohamed Chaker Benlahrech, ingénieur en environnement de l'entreprise spécialisée dans les hydrocarbures Sonahess, signale qu'il est présent à cet atelier pour avoir plus d'informations sur la gestion des déchets spéciaux et la mise à jour de ses connaissances sur la réglementation en vigueur. « Au niveau de notre entreprise, la récupération des batteries à base de plomb est réglée avec l'ENPC Sétif et les huiles usagées avec Naftal. Mais notre souci réside dans l'élimination des produits chimiques périmés que nous continuons à stocker selon les normes et à payer la taxe de leur entassement », explique-t-il, avant d'ajouter : « Nous sommes à la recherche d'une solution et d'une entreprise agréée comme le stipule la loi pour la collecte et l'élimination de ces produits spéciaux. » Ce souci est corroboré par Mme Abderazak, formatrice au CNTPP. « Les participants sont à l'affût de solutions et de plus amples informations sur les déchets et la réglementation en vigueur, la méthodologique dans leur gestion et surtout les solutions pour les orienter », précise-t-elle, notant une progression de prise de conscience de la part des industriels. « Le CNTPP a pour mission d'accompagner et d'assister les entreprises nationales dans leurs démarches environnementales. Nous sommes l'un des instruments du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement pour la mise en œuvre de la politique nationale en la matière, entre autres, la réduction des formes de nuisance et de pollution dans le secteur industriel », explique la responsable de département communication et information au CNTPP, Baya Aït Si Mohamed.