Durant sa tournée, il rencontrera le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, des membres de la délégation sahraouie chargée des négociations et du secrétariat national du Front Polisario. « Il n'est plus possible de continuer dans cette situation de fait accompli », déclare Khatri Addouh, président de la délégation sahraouie chargée des négociations, à l'issue de son entretien avec Christopher Ross. « Il est temps, ajoute-t-il, de mettre un terme à l'agression contre la République arabe sahraouie et le peuple sahraoui, et à l'occupation illégitime par le Maroc ». L'ONU, qui s'était engagée en septembre 1991 à mettre fin à la tragédie du peuple sahraoui à travers la tenue d'un référendum, est interpellée. Depuis, la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) fait tout sauf la mission principale pour laquelle elle a été créée, à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination du Sahara occidental, conformément à ses responsabilités juridique et morale, ni même la surveillance et la protection des droits de l'Homme dans les zones occupées. Fort de la complicité de certains membres du Conseil de sécurité, le Maroc continue à « tergiverser » sur le règlement de la question, à violer les droits de l'Homme et à piller les richesses du Sahara occidental. « Cette rencontre intervient neuf mois après la suspension des efforts de l'envoyé personnel du SG de l'ONU, en l'absence d'une volonté marocaine de trouver une solution juste et pacifique devant permettre l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination et à l'indépendance », rappelle Khatri Addouh, avant une autre séance de travail « plus approfondie » avec le diplomate américain sur la reprise du processus de négociations et le rapport que présentera en avril prochain au Conseil de sécurité, le SG de l'ONU. Dans une déclaration à l'APS, à l'arrivée de l'envoyé onusien aux camps des réfugiés sahraouis, M'hamed Kheddad, le coordonnateur sahraoui avec Minurso, a fait part de « l'espoir du Front Polisario que la visite de Ross permette d'accélérer les efforts en faveur du parachèvement du processus de décolonisation du Sahara occidental et mette fin aux atermoiements du royaume du Maroc qui cherche à gagner du temps et à imposer le fait accompli colonial ». Les Sahraouis rappellent leur disponibilité Par ailleurs, dans un communiqué sanctionnant une réunion tenue, samedi dernier, sous la présidence du président de la République arabe sahraouie démocratique et secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, le bureau du secrétariat a réitéré la disponibilité de la partie sahraouie à coopérer et de façon constructive avec l'ONU pour parachever la décolonisation du Sahara occidental, par la voie de l'accomplissement par la Minurso de sa mission. Le bureau a réitéré son appel pour la levée de l'état de siège, militaire et médiatique imposé par l'occupant marocain aux territoires sahraouis occupés et le démantèlement du mur de la honte marocain qui divise le Sahara occidental et appelé à la libération immédiate et inconditionnelle des prisonniers politiques sahraouis, l'arrêt du pillage marocain des ressources naturelles sahraouies. Sur un autre plan, les prisonniers du groupe de Gdeim Izik, incarcérés depuis plus de 4 ans à la prison marocaine de Salé I, ont entamé, hier, une grève de la faim de 72 heures. Dans un communiqué publié jeudi dernier, ils ont condamné la poursuite de leur détention arbitraire et appelé à l'ouverture d'une enquête transparente sur les cas de torture et de viols infligés à leur encontre. Ils ont aussi exprimé leur solidarité avec la résistance pacifique menée par les civils sahraouis pour réclamer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance.