« De nombreux dangers guettent l'Algérie. » Tel est le constat fait, hier, par Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement, lors de la réunion du conseil consultatif de son parti. D'où, dira-t-il, le besoin d'établir un consensus national susceptible d'assurer au mieux la stabilité du pays, et ce, en impliquant et l'opposition et le pouvoir. Le président du FC cite cinq dangers : le terrorisme globalisé, l'anarchie, la corruption organisée, l'échec de l'Etat et les conflits internes. Partant du principe que le terrorisme local est révolu en Algérie, Menasra estime qu'il faut immuniser le pays contre les attaques externes et le terrorisme transnational qui est, selon lui, « le produit de ces grandes puissances qui font semblant de tenir des sommets pour trouver des solutions à ce phénomène ». En guise de remède, il propose de prémunir notamment les jeunes du risque de sombrer dans le radicalisme, et ce, par l'éducation. Menasra a mis l'accent sur la nécessité de renforcer l'Etat par des réformes importantes dans l'objectif de consacrer une Constitution consensuelle, et ce, sur la base d'élections libres et transparentes organisées par une instance indépendante. Dans le même contexte, il suggère de favoriser le dialogue en tant que moyen de solution aux conflits. « Echouer dans la gestion d'un dialogue expose le pays aux conflits. L'opposition se sent ciblée car toutes ses revendications sont rejetées », souligne-t-il, en appelant à la consolidation de l'unité nationale et du front interne. Par ailleurs, dans le cadre de l'initiative de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique, de laquelle il s'est retiré dernièrement, Menasra a tenu à préciser que le FC a exigé de dialoguer également avec le pouvoir pour un véritable consensus. Il a clairement fait comprendre que le FC est de ceux qui sont convaincus que la transition démocratique ne se fera pas sans le pouvoir, expliquant que l'adhésion du FC à l'initiative du FFS constitue pour lui une deuxième étape des consultations ayant pour « but majeur l'échange entre toutes les parties sans distinction aucune ». Selon Menasra, « chaque initiative est arrivée à réaliser une partie de ce consensus voulu, et la vraie démarche est celle qui rassemblera tout le monde autour des mêmes objectifs ». Le FC prendra-t-il part à l'action de contestation prévue pour le 25 février prochain ? Menasra répond : « Nous n'avons pas encore pris de décision, mais si elle se tient sans l'autorisation des autorités publiques, nous préférerons ne pas nous impliquer de crainte de voir notre participation exploitée à des fins politiciennes. » En revanche, il confirme que ce genre d'initiative mérite d'être encouragé « par respect à la démocratie et aux libertés individuelles et collectives ».