Le président du parti Front du changement (FC) Abdelmadjid Menasra a plaidé mardi à Alger en faveur d'un second round de consultations autour de la révision constitutionnelle préconisant "une conférence nationale" qui regroupe toutes les parties y compris celles n'ayant pas participé au premier round. "Le processus de révision constitutionnelle nécessite un second round de consultations pour débattre notamment des conclusions de la première phase", a estimé M. Menasra dans une conférence-débat autour du thème de la transition démocratique dans un contexte d'initiatives multiples. Le deuxième round doit se tenir dans le cadre d'une conférence nationale, estime encore le responsable politique pour qui "une constitution consensuelle doit passer par un referendum populaire". La véritable solution doit passer par le peuple, a-t-il insisté précisant que la réussite de la transition démocratique "reste tributaire d'une entente nationale". Pour lui, les différentes propositions avancées sur la scène nationale relèvent d'une évolution du paysage politique. "L'entente nationale devra prendre forme à travers une transition qui dégagera une constitution consensuelle, un gouvernement d'union nationale, des élections législatives anticipées, des réformes législatives et socio-économiques ainsi que la promotion de la réconciliation nationale", a-t-il encore soutenu. A cet égard il a invité le président de la République Abdelaziz Bouteflika à "appréhender son mandat actuel en tant que mandat transitoire et à composer avec toutes les initiatives afin d'opérer le changement". L'entente en tant que "priorité nationale" interpelle opposition et pouvoir à l'effet de faire des concessions, souligne le président du FC qui reconnaît qu'"en politique il est difficile de parvenir à un consensus". "Le FC est favorable à toute initiative de dialogue qui soit respectueuse de l'intérêt et des constantes de la nation", a-t-il fait savoir ajoutant que les propositions ne doivent émaner de l'opposition seulement avant d'appeler le parti FLN à "entreprendre des initiatives politiques". IL a assuré par ailleurs que sa formation restera neutre vis-à-vis de toute initiative. A l'approche du 26eme anniversaire des événements du 5 octobre 1988 il a considéré qu'avec ces évènements l'Algérie avait amorcé, en puissance, une transition démocratique avant d'accuser un retard en la matière. Aujourd'hui il faut parachever cette transition démocratique, a-t-il dit. Concernant l'alliance de son parti avec le mouvement de la société pour la paix (MSP), Menasra a affirmé que le projet se poursuivait. Il a tenu toutefois à préciser qu'il s'agissait d'une alliance et non d'un retour. Le président du FC a condamné l'enlèvement dimanche soir d'un ressortissant français dans le village d'Akbil dans la wilaya de Tizi Ouzou. "Nous condamnons cet enlèvement (...) ainsi que tous les actes inscrits dans la case du terrorisme (...).Nous refusons que l'Algérie se transforme en pays d'accueil pour le terrorisme international", a-t-il martelé.