Le président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra, a une nouvelle fois, défendu, hier, son projet d'entente nationale. De son avis, si, toutefois, un autre round de concertation autour du projet de révision constitutionnelle est organisé, il faudrait qu'il se fasse sous forme « d'une conférence nationale rassembleuse de toutes les forces vives de la nation, opposition comprise ». Menasra a estimé que le pouvoir doit convaincre toutes les parties que sa démarche est « sérieuse » à travers un discours consensuel, respectueux de toutes les initiatives allant dans ce sens. C'est ce qui ressort en substance du Forum du changement intitulé « La mutation démocratique à l'ombre des diverses initiatives » qu'organise chaque mois le parti. Le président du FC a indiqué, à ce propos, que le changement démocratique demeure une priorité dans le pays, tout en soulignant que les initiatives versant dans ce sens sont un facteur de bonne « santé », susceptible de consolider ce processus de mutation. L'orateur a constaté que les visions exposées sur la scène nationale concernant le changement démocratique se rapprochent dans divers points. Ce qui rend le dialogue possible, surtout si le pouvoir arrive à convaincre « de l'efficacité des concertations ». Pour illustrer ses dires, il évoque les événements du 5 octobre 88 ayant donné « le ton à un véritable changement démocratique ». Hélas, regrette-t-il, « cet élan fut retardé par de nombreuses embûches ». Ce qui le pousse à dire, qu'actuellement, ce processus inachevé se doit d'être accompli pour arriver à une mutation démocratique. Mais à condition que ce changement émane de la base, le peuple en l'occurrence, et ne doit pas être prisonnier du passé. Menasra a expliqué que la solution pacifique constitue le meilleur moyen d'arriver à cette entente politique souhaitée. De plus, ajoute-t-il, « le pouvoir constitue une partie importante dans le changement démocratique ». Le président du FC n'a pas mâché ses mots en disant que les partis du pouvoir, tel le FLN, doivent aussi prendre des initiatives politiques dans ce sens, à l'instar de ceux de l'opposition. Concernant sa formation, il a fait savoir qu'elle a participé à de nombreuses initiatives, comme celle de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique. « Cela ne nous empêche pas d'adhérer à d'autres projets de même nature. Si le FFS nous convie au dialogue, on dira oui », a affirmé Menasra. Evoquant l'actualité nationale, le président du FC a profité de l'occasion pour condamner le kidnapping du touriste français à Tizi Ouzou. « Nous condamnons fermement le terrorisme quels que soient son nom et le lieu où il est exercé. Les organisations terroristes nuisent à l'image de l'Islam. Nous refusons catégoriquement que l'Algérie devienne une terre de terrorisme international », lâche-t-il. Sur un autre registre, il a fait savoir que le FC et le MSP sont toujours en contact pour une éventuelle « union ». Menasra a précisé qu'il s'agit d'une union de deux partis politiques distincts et non pas d'un retour au MSP.