Le coup d'envoi de cette rentrée professionnelle, par Bedoui à partir de Tamanrasset, symbolise toute la volonté des pouvoirs publics à accorder plus d'importance à cette vaste région du pays. Conformémént aux directives du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement accorde une attention particulière aux wilayas du Sud dans ses actions. La formation professionnelle étant un secteur d'insertion par excellence des jeunes dans l'emploi, le département de la Formation professionnelle entend ratisser large en termes d'apprentissage pour les jeunes des localités du Sud, que certains facteurs n'encouragent pas aux études. L'éloignement, les conditions climatiques difficiles sont à eux seuls des facteurs à même de décourager les jeunes de suivre leur apprentissage. C'est en ce sens et dans le souci de réduire la déperdition au sein de cette formation que des efforts ont été consentis dans la multiplication des centres à travers le pays. Les 1.200 établissements sur le territoire national entre centres et instituts, un encadrement pédagogique de près de 20.000 formateurs et cadres et 280.000 stagiaires sont des révélateurs de cette politique de formation touchant à tous les secteurs. Néanmoins, ce n'est pas encore gagné au niveau de cette grande région du pays, estiment les observateurs proches des dossiers puisque certaines difficultés parsistent. C'est pour lever toutes les entraves que des dispositifs ont été mis en place par la tutelle. Le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels a mis en place plusieurs dispositifs de formation au profit des jeunes du Sud et des Hauts-Plateaux. Dans le secteur de l'agriculture, l'Etat a dégagé des sommes colossales pour l'investissement agricole dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux à El Oued, Ghardaïa et Biskra. Ces projets portent, entre autres, sur l'aménagement d'écuries et de hangars d'élevage du bétail, l'irrigation et l'aménagement de puits. Dans le secteur de l'agroalimentaire, le ministère a procédé à la mise en place d'un Institut spécialisé en agroalimentaire à Biskra, dans le cadre du développement de la filière lait (élevage, collecte de lait jusqu'à sa transformation en produits laitiers au niveau de la wilaya de Biskra). En outre, un projet a été lancé par le secteur de la pêche à savoir le développement de la pisciculture dans les wilayas du Sud à Ouargla, Naâma et Biskra. La sous-directrice des référentiels et des programmes, Ouardia Moualek, a souligné que des filières ont été mises en place selon la spécificité de la région du Sud, mais aussi selon les besoins des entreprises, notamment pétrolières. Ainsi, les stagiaires à l'Extrême-Sud peuvent suivre une formation en industrie pétrolière par exemple à Illizi, Tamanrasset, Hassi Messaoud, Ghardaïa et Laghouat. 200 à 300 jeunes ont été placés dans les établissements de la formation professionnelle d'Ouargla en 2014 dans cette filière. « Les spécialités sont adaptées selon la spécificité de la région mais aussi selon les besoins en main d'œuvre qualifiée locale. C'est suite à des études de terrain que de nouvelles filières sont ouvertes. Cette décision ne sera appliquée qu'après validation du ministre », a-t-elle précisé. Dans cette optique, la filière des énergies renouvelables, soit les panneaux solaires thermiques et photovoltaïques, a été renforcée dans les wilayas du Sud. « Les stagiaires peuvent même suivre l'apprentissage à la mini-centrale photovoltaïque relevant de Sonelgaz à Ghardaïa. Un établissement de formation a, également, été spécialisé dans cette wilaya pour développer les formations », a déclaré la responsable ajoutant que « les métiers de l'audiovisuel ont été renforcés dans les wilayas de Ghardaïa et Ouargla où sont implantées les stations régionales pour assurer un stage pratique ». Les secteurs ciblés Selon la sous-directrice des référentiels et des programmes, Ouardia Moualek, onze filières sont ciblées pour le développement de la formation professionnelle. Pour l'habitat, le secteur développe des formations de niveaux 1 à 5 selon les besoins en main d'œuvre. Dans l'agriculture, l'Etat a consacré une importante enveloppe financière pour l'investissement agricole dans la wilaya de Khenchela (plus d'un milliard de dinars). Le ministère a procédé, également, à la formation des formateurs et la spécialisation des établissements de formation dans le domaine de l'agriculture à Ghardaïa, Blida, Ain Témouchent, El Oued, Mascara, Ain Defla, Tizi-Ouzou, Bouira et Biskra. Les métiers liés au domaine de l'environnement sur la gestion et le recyclage des déchets ne sont pas en reste. « On travaille actuellement avec le ministère de l'Environnement et l'Aménagement du territoire sur le projet pilote aux Eucalyptus sur la gestion des déchets ménagers et assimilés à faible émission de GES. Cinq secteurs participent à ce projet. Notre mission est la formation de la main d'œuvre. On répond en permanence aux besoins exprimés et identifiés par les secteurs et les établissements », a ajouté la responsable.