Des personnalités politiques et des représentants du mouvement associatif ont réitéré, hier, la position algérienne sur la question palestinienne. Lors d'une conférence tenue au forum d'El Moudjahid à l'occasion de la célébration d'un triple anniversaire, la journée mondiale de solidarité avec le peuple palestinien proclamée par les Nations unies en 1977, la mort de l'ancien président palestinien Yasser Arafat et la proclamation de l'Etat palestinien lors du 19e Conseil national palestinien (CNP) qui s'est déroulée à Alger au mois de novembre 1988. Présent à cette conférence, l'ambassadeur de l'Etat de Palestine, Mohamed Hourani a annoncé devant des diplomates représentant des pays frères et amis que dans 11 ou 12 ans, le nombre de Palestiniens vivant dans les territoires occupés atteindra celui de la population israélienne. Il a ajouté que la démographie des Palestiniens est devenue la phobie des dirigeants israéliens. «Les Palestiniens ont choisi de vivre et mourir en Palestine», a-t-il dit. Il a ainsi affirmé que malgré toutes les souffrances qu'ils endurent, les Palestiniens resteront attachés à leur cause et aux principes de lutter contre le colonisateur sioniste pour obtenir leurs droits et la souveraineté et à l'établissement de leur Etat. «Tous les Palestiniens y croient», a-t-il affirmé. Concernant les limites de cet Etat, l'ambassadeur a souligné que les responsables palestiniens n'ont pas de problème à échanger quelques localités qui leur ont été octroyées en 1967. «Parce qu'à l'origine, tous les territoires nous appartiennent. On est prêts à faire quelques arrangements dans une limite de 3% à condition de ne pas briser la continuité des territoires palestiniens», a-t-il expliqué. M. Hourani a ensuite souligné que le problème qui tracasse les Palestiniens est la division des rangs qui fait que la bande de Ghaza subit le blocus le plus dur de l'histoire de l'Humanité. «Il n'y a pas une vraie volonté arabe de régler ce problème alors qu'il est possible de le faire dans le cadre de la Ligue arabe», a-t-il souligné. Pour le député Djamel Abdeslem du mouvement Islah, l'Algérie est le seul pays arabe à pouvoir unir les Palestiniens. «Je peux le dire sans chauvinisme. Notre pays a accueilli la question palestinienne sans prendre en considération les appartenances politiques des uns et des autres», a-t-il dit en insistant sur le fait que la seule garantie pour le négociateur palestinien est la résistance. «Si on est faible, on fait des concessions», a-t-il souligné. Pour sa part, le vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN) Seddik Chiheb a rappelé que l'Algérie a toujours été avec la Palestine. «Parce que les Algériens ont connu les affres du colonialisme qu'ils n'arrêteront jamais de le dénoncer», a-t-il dit. Cependant, «il faut évaluer la situation. L'Etat palestinien devait être instauré en 1998 conformément aux accords d'Oslo et on ne le voit pas encore en 2010. On a hâte de récupérer notre fierté dans ces territoires», a-t-il appelé. Quant au sénateur Mohamed Akhamokh, fils du défunt Hadj Moussa Akhamokh, il a réitéré le soutien inconditionnel de l'Algérie à la Palestine. «On est avec la question palestinienne», s'est-il exprimé avec la fierté des gens de l'Ahaggar. Représentant la société civile, le commandant général des Scouts algériens Noureddine Benbraham a noté que les Palestiniens ne sont pas seuls. «Ils ont une famille d'environ un milliard de personnes en plus de toute la famille humanitaire à travers le monde», a-t-il noté. De son côté, le représentant de la FOREM, Ali Hachemi, a appelé les Algériens à adhérer à l'initiative d'adoption d'enfants palestiniens. «Même si les orphelins restent dans les territoires palestiniens, ils peuvent être en contact avec les personnes qui voudront les prendre en charge. L'opération se fera en toute transparence», a-t-il assuré. Enfin, l'ancien journaliste Djelloul Malaïka a participé à la conférence en présentant un témoignage sur l'ex- président palestinien Yasser Arafat qu'il a rencontré lors de sa première visite à Alger en 1963. Il a affirmé que Abou Amar était un dirigeant qui savait gérer les situations de crise.