La femme algérienne pèse-t-elle réellement dans la société sur les choix et les orientations du pays comme l'homme? C'est la problématique abordée hier par des représentantes du mouvement associatif au forum d'El Moudjahid. Les participantes au débat ont relevé les avantages mais aussi les insuffisances enregistrés en la matière. La sénatrice, Zohra Drif-Bitat, a souligné la place importante qu'occupe aujourd'hui la femme dans certains domaines. «Elle a investi l'espace public mais d'une manière différente. La femme algérienne est très présente dans le monde socio-économique mais elle perce difficilement certains espaces qui lui restent encore verrouillés», a-t-elle estimé. Mme Drif-Bitat considère que le combat qu'elle a commencé à mener en ce qui concerne le domaine politique et la prise de décision est loin d'être concrétisé. «L'espace public n'est pas encore investi comme il devait l'être. L'autre combat que doit mener la femme algérienne a trait à sa représentativité réelle dans les pôles de décision», lance-t-elle. Un avis partagé par Saïda Benhabylès, présidente du Mouvement féminin de solidarité avec la femme rurale, qui déplore: «Un grand décalage est constaté entre l'empreinte qu'elle a laissée dans le domaine socio-économique telles l'éducation, la santé, la justice...et sa faiblesse et les obstacles qu'elle rencontre dans le politique.» Elle relève néanmoins une évolution «timide» dans ce domaine en rappelant que la représentation de la femme au sein du Parlement est passée de 5% à 8% actuellement. «La société civile est pour beaucoup dans l'émergence de la femme dans l'espace public», tient-elle à souligner. Pour les invitées du forum d'El Moudjahid, la femme algérienne devrait s'y impliquer davantage quelles que soient les insuffisances et les contraintes rencontrées. Il faut noter que le nombre de femmes est très limité dans les institutions représentatives. A ce propos, le président de la République a, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, réitéré son engagement pour la cause féminine à travers la poursuite et le renforcement de sa politique déjà entamée de «nominations de femmes à des postes jusque-là réservés aux hommes, notamment ceux de wali, ambassadeur, recteur d'université, président de cour et membre de gouvernement». Le chef de l'Etat a instruit les membres du gouvernement pour qu'«à l'avenir, un pourcentage raisonnable de postes soit réservé à des candidatures féminines désirant y postuler» pour des postes de directeur central et chef d'entreprise publique.