Hier, un assaut a été donné par « deux éléments terroristes ou plus, armés de kalachnikov », selon le porte-parole du ministère Mohamed Ali Aroui, contre le musée du Bardo, mitoyen de l'Assemblée nationale. Le message coule de source dans cette tentative criminelle de perturber la marche en avant de la seule expérience démocratique du « printemps arabe » chaotique et de priver la Tunisie des ressources touristiques. Elle « vise notre économie », a déclaré sur la radio Mosaïque FM, le porte parole de la présidence, Mohsen Marzouk. « Mais il ne faut pas que nous laissions ce coup nous affecter. Et je suis sûr que le monde gardera sa confiance en nous », a-t-il souligné. La pertinence de cette approche pragmatique privilégie la piste terroriste qui ne saurait se satisfaire de la thèse réductrice de la « prise d'otages » réfutée d'ailleurs par le ministre tunisien de l'Intérieur. Des vies humaines innocentes ont été fauchées dans un haut lieu de civilisation. C'est au moment même où le parlement se consacrait au débat sur la lutte antiterroriste que les assaillants ont investi le célèbre musée bondé de touristes polonais, italiens, allemands et espagnols dont la majorité ont été évacués par les unités de la Brigade anti-terroriste (BAT) rapidement déployées. Le bilan est tragique : 19 personnes, dont 17 touristes, ont été tuées, selon le Premier ministre. La chaîne publique Wataniya 1 a annoncé la mort de deux assaillants et d'un policier. A la suite de ce drame, le Premier ministre Habib Essid, affirmant que la situation est sous contrôle, s'est réuni avec les ministres de l'Intérieur et de la Défense pour définir la riposte idoine au terrorisme. Il est attendu que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, s'adresse au peuple tunisien, a indiqué le porte-parole de la présidence. La Tunisie démocratique, sûre de la solidarité algérienne jamais démentie, fait front pour relever le défi terroriste. Le credo du musée de Bardo ensanglanté fonde le consensus inviolable de tous les acteurs politiques.