Le chef du principal parti tunisien, Béji Caïd Essebsi, a revendiqué sa victoire à l'élection présidentielle, ce qu'a immédiatement contesté le camp de son rival, le président sortant Moncef Marzouki. Les indicateurs que nous avons (...) indiquent une victoire de Béji Caïd Essebsi au second tour de la présidentielle dimanche, a déclaré à la presse son directeur de campagne, Mohsen Marzouk, tandis que fusaient les Vive la Tunisie parmi les partisans du favori du scrutin, rassemblés devant le QG de campagne. M. Caïd Essebsi a remercié dans une déclaration à la Télévision nationale les femmes et les hommes de Tunisie et rendu hommage aux martyrs du pays. Dans l'attente des résultats définitifs (...), il nous est possible de dire que la campagne électorale est finie et que tout ce qui s'est passé pendant cette campagne fait partie du passé, a-t-il dit. L'avenir proche et lointain nous oblige à travailler ensemble pour la Tunisie, a-t-il aussi lancé à l'adresse de son rival. Le camp de M. Marzouki a toutefois aussitôt contesté cette revendication, affirmant que seulement quelques milliers de voix séparaient les deux candidats. Ce qu'a déclaré le responsable de la campagne de Béji Caïd Essebsi sur sa claire victoire est sans fondement, a déclaré à la presse le directeur de campagne de M. Marzouki, Adnène Mancer, évoquant un écart très serré, de quelques milliers de voix et pas de dizaines ou centaines de milliers. M. Mancer a également fait état de centaines de violations commises par le camp adverse. Le vote s'est achevé dimanche à 18h00. Les résultats définitifs n'étaient pas encore connus à l'heure où nous mettons sous presse. Pour sa part l'instance électorale (ISIE), a cependant jusqu'au 24 décembre pour annoncer l'identité du président pour les cinq prochaines années. Dans la journée, la presse tunisienne a salué un jour "historique" qui devait achever de doter le pays d'institutions pérennes après les législatives. Le vainqueur deviendra le premier chef d'Etat tunisien élu librement depuis l'indépendance en 1956. Habib Bourguiba, le premier président, et Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011, avaient constamment eu recours à la fraude ou au plébiscite.
Forte présence policière Des dizaines de milliers de militaires et policiers ont été déployés pour assurer le bon déroulement du scrutin alors que la Tunisie est confrontée depuis la révolution de 2011 à de multiples attaques, notamment le long de la frontière avec l'Algérie, attribuées à la mouvance djihadiste. Dans la nuit de samedi à dimanche, une unité a été attaquée par un "groupe armé" devant une école de la région de Kairouan (160 km au sud de Tunis) où du matériel destiné aux élections était stocké, mais les autorités se sont refusées à évoquer la piste djihadiste. Un assaillant a été tué et trois autres arrêtés, selon le ministère tunisien de la Défense.
Taux de participation de 59,04% à l'intérieur et 27,14% à l'étranger (ISIE) Jusqu'à 18H00, le taux de participation au second tour de l'élection présidentielle 2014 a atteint respectivement 59,04% à l'intérieur de la Tunisie et 27,14% à l'étranger, a annoncé, dimanche soir, le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Chafik Sarsar. Le plus fort taux de vote a été enregistré dans la circonscription de Ben Arous avec 72,8% et le plus faible dans la circonscription de Sidi Bouzid de 43,6%. A l'étranger, le plus fort taux a été enregistré dans la circonscription de France-Nord avec 44,84% et le plus faible dans la circonscription d'Italie avec 10,07%.
Bouteflika félicite Béji Caïd Essebsi pour son élection Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a adressé hier un message de félicitations à M. Béji Caïd Essebsi pour son élection à la présidentielle tunisienne. L'ex-Premier ministre tunisien Béji Caïd Essebsi a remporté la présidentielle avec 55,68% des voix, devant le président sortant Moncef Marzouki, selon les résultats annoncés lundi par l'instance électorale, l'ISIE.