Un symposium de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS) se tiendra en décembre prochain à Alger, a indiqué, à Abidjan (Côte d'Ivoire), le président du Conseil national économique et social (Cnes), Mohamed-Seghir Babès. Ce symposium sera dédié à l'examen des modalités et conditions de transformation de l'AICESIS en organisation internationale « apte à jouer pleinement son rôle d'espace institutionnel accueillant en son sein les organisations de la société civile mondiale parmi les plus représentatives », a expliqué Babès lors d'une conférence-débat tenue en marge des travaux de la conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique tenue du 18 au 20 mars à Abidjan. Par ailleurs, le président du Cnes a évoqué, lors de cette rencontre, les ordres de préoccupation qui, selon lui, interpellent la communauté des conseils économiques et sociaux africains. Concernant les formats et les modalités d'agir de l'Union des conseils économiques et sociaux et institutions similaires d'Afrique (UCESA), le président du Cnes a plaidé pour une dynamique d'action rénovée de nature à inscrire l'UCESA « comme pôle référentiel à l'endroit de l'ensemble des parties prenantes nationales qui en forme la sève ». S'agissant des liens de partenariat noués entre l'UCESA et le Comité économique et social européen (CESE), sous la présidence algérienne en 2006, le président du Cnes a plaidé en faveur d'un redéploiement de cette coopération interinstitutionnelle, tenant compte en particulier des éléments crisogènes qui se sont installés aussi bien dans la zone sahélo-saharienne que dans l'espace euro-méditerranéen et européen proprement dit. A ce propos, il a fortement souhaité que soient interpellées, pour être responsabilisées, les sociétés civiles organisées de cet espace afro-européen. Dans le cadre de ses activités à cette conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique, Babes a aussi présidé la session plénière consacrée à « l'émergence et les changements dans les modes de production et de consommation ». En formulant ses orientations en la matière, il a tout d'abord mis l'accent sur les plateformes issues des travaux diligentés par les différents sommets des chefs d'Etat et de gouvernement africains. Il s'agit, notamment, de la mise en œuvre des deux mécanismes phare représentés par le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) et le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) lesquels constituent, a-t-il rappelé, autant de cadres référentiels pour y inscrire les stratégies d'émergence offertes à l'appropriation par les pays africains. Babès a également insisté sur la nécessité de recentrer la vision de l'émergence telle que souhaitée par la conférence d'Abidjan, de sorte que puisse s'installer un maillage optimal des efforts déployés aux différents paliers de la réflexion sur cette question clé. En outre, il a insisté sur la mise en exergue des vertus portées par l'économie fondée sur la connaissance et la société du savoir lesquelles ont pour socle l'innovation et les technologies de pointe. Babes a aussi relevé l'exigence qui doit être assumée par les pays africains d'avoir à transmuter les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en Objectifs du développement durable (ODD) qui sont au cœur de l'Agenda post-2015, sachant que la majorité des pays africains, a-t-il observé, sont loin d'avoir atteint les OMD. En marge de cette conférence, organisée conjointement par la Côte d'Ivoire et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en partenariat avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, Babès a eu des entretiens avec l'administrateur du Pnud et secrétaire général adjoint des Nations unies, Mme Helen Clark. Se félicitant de la qualité du cadre coopératif qui a lié jusqu'à présent les deux parties, l'administrateur du Pnud et le président du Cnes se sont dit « convaincus » de la nécessité de se donner comme objectif « la construction de nouvellesplateformes aptes à accueillir des stratégies dédiées au développement humain pleinement inclusif et ce, à l'orée de la prochaine adoption par la communauté internationale de l'Agenda post-2015 ».