« La patience, la créativité et la bonne gestion des échecs sont les éléments clés qui doivent caractériser un jeune entrepreneur pour la réussite de son projet. Il est également recommandé de se libérer de l'assistanat des pouvoirs publics. La logique de l'esprit business doit être bannie », a souligné Ghani Kolli, entrepreneur formateur, spécialiste en informatique de gestion et en gestion d'entreprise. Il était l'invité, hier, du Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care) qui a organisé à Alger une conférence-débat sur « l'entreprenariat : entre nouveau paradigme mondial et réalité locale ». Ghani Kolli qui, à l'âge de 24 ans, a été co-fondateur d'une startup en solution IP, est devenu, cinq ans plus tard, directeur général d'une filiale de Cevital avant de s'installer au Canada pour revenir en Algérie en février dernier participer à la fondation du cabinet Tajmaât Consulting. Il a, en outre, accompagné des PME algériennes en marketing et vente. Selon lui, les PME naissantes doivent avoir toutes les chances et même être privilégiées dans l'accès aux marchés publics. « C'est ce qui lui permettra de grandir et de doter, par conséquent, l'économie nationale d'un tissu d'entreprises plus important », estime-t-il. L'université a également son rôle dans le développement de l'esprit de l'entrepreunariat. Pour Kolli, un entrepreneur doit acquérir de bonnes pratiques pour donner de l'importance à son entreprise. « Les deux meilleurs investissements que ce dernier doit faire se font d'abord dans l'étude pour connaître les attentes de sa clientèle en matière d'offres de services ou de produits puis dans la formation qui permettra de mieux cerner les besoins », précise-t-il. Selon l'invité de Care, il n'est pas nécessaire d'avoir de fortes liquidités pour lancer une startup. « Le meilleur banquier d'un entrepreneur c'est son client et non pas la banque », souligne-t-il. Et pour cause, selon lui, la facilité d'accès au financement rend l'entrepreneur « fainéant et très peu créatif ». C'est à l'entrepreneur de créer son modèle de revenu et ce, en additionnant son offre de proposition de valeur et les besoins des clients, tout en tenant compte des différents segments du marché. « En Algérie, soutient-il, les jeunes ont plus ou moins accès au financement pour la création de leur entreprise », citant certains dispositifs tels que l'Ansej et la Cnac. Il va sans dire que ce qui manque par contre en Algérie, « c'est le réseau d'interconnexion entre les différents institutions en relation avec la création des entreprises ». Sur le plan de gestion, Kolli prône l'utilisation d'un nouveau système qui est le « business modèle canevas », lequel permettra d'avoir plus de visibilité des actions à entreprendre et préalablement les résultats à obtenir. L'entrepreneur doit également penser à la relève pour assurer la pérennité de son entreprise. Il est à noter « qu'une startup passe par quatre étapes de croissance à savoir la découverte de la clientèle, la validation du profil client, la création de la clientèle et la création de la société », conclut-il.