Excalibur, un groupe de santé britannique de renommée mondiale, fait escale en Algérie pour exposer, dans un colloque, hier, à Alger, son savoir-faire dans la lutte contre le cancer. Son but est de soutenir la mise en œuvre du plan national du cancer 2015-2019 qu'il qualifie « d'excellent ». Mais avant cela, un état des lieux du système national de la santé a été présenté par l'expert de la santé algérien, Paul Grangaud. Il a souligné, à ce propos, que bien qu'il ait contribué à faire disparaître ou à réduire beaucoup de maladies transmissibles, le système souffre de quelques défaillances dans la prise en charge notamment des maladies non transmissibles, tels le cancer et le diabète. Parmi ces défaillances, la surcharge dans les hôpitaux, la disparité dans la répartition des ressources matérielles et humaines médicales et les défis en matière de centres médiaux de proximité. « Le plan national anticancer est le bienvenu. Mais il nécessite une évaluation régulière de tout ce qui est entrepris en la matière », estime-t-il. Le professeur Messaoud Zitouni, chargé du suivi de ce plan, a signalé justement une évaluation, dès la semaine prochaine, de ce qui a été fait dans le cadre de ce plan dont la mise en œuvre a été lancée il y a deux mois. « La mise en œuvre de ce plan se fait d'une façon progressive. Nous allons évaluer ce que nous nous avons déjà lancé, le dépistage précoce et la formation des médecins généralistes dans les soins du cancer », explique-t-il. Au sujet du groupe Excalibur, Zitouni, et au nom des oncologues algériens, se dit intéressé par les cliniques mobiles britanniques qui prennent en charge les dépistages, la chimiothérapie et prochainement, la radiothérapie. « Les cliniques mobiles remplacent le béton et vont vers les citoyens au lieu du contraire », indique-t-il. Le fondateur d'Excalibur, le professeur Chris Evans, se dit non seulement disposé à fournir ce genre de cliniques, « nécessaires pour un pays aussi vaste que l'Algérie », mais à partager aussi le savoir-faire d'éminents experts internationaux. « Le plan national anticancer est excellent mais pour sa mise en œuvre, il nécessite beaucoup de moyens et d'équipements, de nouvelles techniques de traitement, surtout pour soigner les types de cancer qui tuent le plus de personnes », relève-t-il. Il estime également que pour la réalisation efficace de ce plan, l'Algérie doit être à la page en matière des nouveautés dans le cadre de la lutte contre le cancer, signalant la nécessité d'installer le e-cancer pour faciliter la circulation des informations et des recherches. Le professeur Evans fait part, en outre, de son souhait de créer dans le pays un centre national de cancer iconique de classe mondiale. Il s'agit aussi de faire de l'Algérie une référence mondiale dans le traitement du cancer avec la mise en place d'un laboratoire de recherche pour fabriquer des médicaments et innover en matière de dépistage, de prévention et de soins. D'autant plus, comme l'a signalé l'expert du centre Pierre et Marie Curie, le professeur Kamel Bouzid, que les informations dans ce domaine sont inexistantes tandis que le parc de mamographies est insuffisant, non actualisé et non contrôlé. « La lutte contre le cancer exige de gros financements. L'Algérie peut se permettre de financer son plan en se dotant des dernières technologies », assure le fondateur d'Excalibur.