à partir de Blida où il a présenté la nouvelle démarche centrée sur le malade, il a plaidé pour le changement du comportement des gens afin d'éviter les maladies non transmissibles, comme le cancer du poumon. Une pathologie qui, selon lui, va encore croître si les actions et les mesures prévues dans le plan anti-cancer ne sont pas mises en œuvre efficacement. Invité par l'association d'aide aux personnes atteintes de cancer, El-Fedjr, le professeur Zitouni a relevé l'urgence d'une sensibilisation des jeunes contre le tabagisme. « Il faut que l'Etat prenne des mesures draconiennes comme par exemple augmenter le prix du paquet des cigarettes », recommande-t-il. Car, selon lui, le nombre de cas de cancer passera de 44.000 par an actuellement à 48.000 à l'horizon 2017. La progression de la maladie s'expliquerait, selon lui, entre autres, par le vieillissement de la population, la pollution atmosphérique, mais aussi par certains comportements individuels. Le professeur Zitouni a, toutefois, signalé l'absence de coordination intersectorielle chargée du dossier du tabagisme. « Certes, beaucoup de travail a été accompli, mais il existe toujours des dysfonctionnements qui devraient disparaître d'ici à cinq ans si nous mettons toutes nos forces dans la réussite de ce plan national anti-cancer », a-t-il estimé. Un plan qui repose sur huit axes stratégiques. Selon lui, l'Algérie ne dispose pas de protocoles consensuels de dépistage du cancer du sein et beaucoup reste à faire dans les domaines de l'anatomo-cytopathologie, de l'imagerie médicale, de la médecine nucléaire et de la biologie. Comme il estime également que le parcours du malade reste difficile dans la mesure où l'information ne circule pas et où la construction des réseaux est actuellement défaillante. « Le système d'information actuel n'est pas bâti sur des indicateurs de santé permettant une aide à la décision aux différents niveaux du système de santé », a-t-il précisé devant des professeurs en médecine et des représentants d'associations. Et si pour le professeur, la recherche manque de dynamisme, la refonte des programmes de formation attendue depuis des années n'a pas eu lieu, l'attention accordée aux nouveaux métiers de la santé et plus particulièrement ceux concernant le cancer, reste pour le moment incomprise. Ainsi, il a insisté sur la nécessité de procéder à des évaluations régulières qui, selon lui, permettront de prendre les décisions appropriées. A l'occasion, il annoncé la création d'un comité d'experts qui doit mettre en place au bout de six trimestres une stratégie permettant de planifier une organisation pour le dépistage du cancer de sein.