C'est ce qu'ont affirmé, hier, à Alger, Abdessalem Bouchouareb, ministre de l'Industrie et des Mines, et Mzwandile Masina, vice-ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, lors de leurs discours prononcés à l'occasion de la rencontre d'affaires algéro-sud-africain. Bouchouareb a affirmé que « l'intégration économique africaine » passe par l'axe algéro-sud-africain et qu'elle ne peut se réaliser qu'en « hissant les relations économiques bilatérales au niveau de la qualité des relations politiques entre les deux pays ». Il a, néanmoins, fait remarquer qu'en dépit des progrès appréciables réalisés dans la coopération entre l'Algérie et l'Afrique du Sud, le niveau actuel des échanges et des investissements, ne dépassant pas deux millions de dollars, est loin de refléter le véritable potentiel des deux partenaires. « Les défis du développement nous imposent de donner une impulsion nouvelle à la coopération multisectorielle ainsi qu'aux échanges entre nos deux pays », a-t-il dit. Les deux pays devront donc « redoubler d'efforts et d'initiatives pour conférer au partenariat algéro-sud-africain la portée et la dimension qu'il mérite ». Le secteur des mines et la riche expérience que capitalise l'Afrique du Sud dans ce créneau est, selon Bouchouareb, « prioritaire ». « L'Algérie est disposée à discuter, dans un esprit gagnant-gagnant, aussi bien des volets de renforcement des capacités techniques, dont la formation et le transfert de savoir-faire, que dans celui de l'acquisition de données et de l'encadrement des projets ». A ce titre, un workshop consacré au domaine minier aura lieu le mois d'août prochain en Afrique du Sud. Il aura comme objectif « d'identifier les actions prioritaires et celles structurantes d'une future collaboration ». Le ministre de l'Industrie a, également, cité les secteurs de l'énergie et du gaz. « L'Afrique du Sud, qui vient de faire la découverte de gaz, a besoin de l'expertise pour sa production industrielle ». L'Algérie sollicite, de son côté, l'expérience sud-africaine dans les domaines de la normalisation et de la qualité à travers des conventions déjà existantes entre les organismes spécialisés algériens et sud-africains. « Nous voulons développer une coopération technique dans le domaine des métaux précieux, de l'innovation, de la métrologie et de l'accréditation ainsi que dans la formation des ressources humaines », a soutenu Bouchouareb. La PME entre également dans cette panoplie d'activités qui peuvent être enrichies entre les deux pays et ce, en instaurant un dialogue entre les agences chargées de son essor. « Les PME algériennes et sud-africaines peuvent produire des synergies nouvelles pour aller s'imposer en Afrique et partout ailleurs où des opportunités se présentent ». Un forum économique africain en novembre Outre les complémentarités existantes, et qui ne demandent qu'à être exploitées, les entreprises algériennes et sud-africaines peuvent tisser des partenariats dans plusieurs secteurs d'activité dont les mines, l'agroalimentaire, l'électrique, l'électronique, l'automobile, le textile, l'industrie pharmaceutique, les TIC, le bâtiment, les travaux publics, l'hydraulique, l'énergie, « d'autant que les deux économies évoluent dans les mêmes espaces », a souligné le ministre. Evoquant la relance de la transsaharienne, qui relie plusieurs pays du Sahel, Bouchouareb a exprimé le souhait de l'étendre à l'Afrique du Sud. « C'est ça le projet de l'intégration africaine », a-t-il indiqué. Pour faciliter les échanges entre les deux pôles de ce continent, Bouchouareb a parlé de la possibilité d'une ligne aérienne. Ce qui constituera un outil « pour renforcer les liens et le rapprochement entre les deux pays », a-t-il dit. Il a, en outre, annoncé la tenue, en novembre prochain, à Alger, du premier forum économique africain, « le forum de toutes les entreprises africaines et une ambition partagée par tous les Africains », a-t-il précisé. Pour sa part, Mzwandile Masina, vice-ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, a insisté sur « la promotion des relations économique et le renforcement des échanges », tout en mattant en exergue « le rôle cardinal des entreprises des secteur privé et public ». « La communauté d'hommes d'affaires doit être félicitée pour les relations qu'elle développe pour aller de plus en plus de l'avant mais on doit aller plus vite dans le cadre des accords signés entre les présidents des deux pays », relève-t-il. Tout en affirmant la disponibilité des entreprises sud-africaines à participer à la réunion du mois d'août sur les mines « afin de renforcer davantage les liens commerciaux et les capacités entre les deux pays », Mzwandile Masina a exprimé le souhait « d'élargir les secteurs d'échanges entre les deux pays » notant, toutefois, que cela « est tributaire de la révision des tarifs douaniers ». « Les relations politiques entre les deux pays sont très bonnes, nous voulons sentir et dire que les relations économiques sont bonnes aussi à travers des chiffres et la balance commerciale », affirme-t-il. Le vice-ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie a invité les hommes d'affaires algériens à venir en Afrique du Sud pour s'enquérir des opportunités d'affaires. Il dira que l'Afrique du Sud a des problèmes d'électricité, des pannes récurrentes y sont enregistrées. Pour régler ce problème, trois centrales électriques sont en cours de réalisation. « L'Algérie peut aider l'Afrique du Sud à régler ce problème », conclut-il.