Une déclaration conjointe entre l'Algérie et la Pologne pour le développement économique et industriel a été signée mercredi à Alger dans le but d'encourager les entreprises polonaises à s'installer davantage en Algérie et de doubler le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Le document a été paraphé par le ministre de l'Industrie et des mines Abdessalem Bouchouareb et le vice Premier ministre et ministre de l'Economie polonais Janusz Piechoncinski, à l'occasion de la tenue d'un forum économique algéro-polonais. Cette déclaration vise essentiellement à renforcer et à mettre à jour le cadre juridique des relations économiques entre les deux pays et de les "pérenniser", selon les explications de M. Bouchouareb. Il s'agit également de multiplier les rencontres institutionnelles et d'affaires et de suivre et évaluer les projets de partenariat entre opérateurs algériens et polonais dans les deux pays. "Notre volonté commune en tant que conviction est que le partenariat stratégique voulu entre nos deux pays s'inscrive dans une perspective de croissance partagée", a souligné le ministre. M. Bouchouareb a invité, à cet égard, les entreprises algériennes et polonaises à ouvrir de "vrais chantiers de partenariat industriel et technologique" en exploitant les convergences et complémentarités notamment dans la sidérurgie, l'industrie mécanique, le machinisme, le BTP, la chimie, la pétrochimie, la sous-traitance industrielle, l'agro-alimentaire, l'agriculture, les TIC, l'ingénierie et la santé. Pour lui, l'Algérie pourrait être un "véritable relais de croissance" pour les entreprises polonaises en dehors de l'Europe. "L'Algérie est le pays par excellence pour bâtir des plateformes industrielles orientées vers l'Afrique", a-t-il martelé. Dans le même sillage, le vice Premier ministre polonais a indiqué que son pays avait placé l'Algérie parmi les cinq pays prioritaires dans sa politique de promotion d'investissement dans le monde, à côté de la Turquie et le Canada. "Nous voulons de l'Algérie un centre de rayonnement pour la région arabe et africaine", a déclaré M. Piechoncinski qui a mis l'accent particulièrement sur les possibilités de partenariats dans les industries automobile, militaire et médicale. Le volume d'échanges commerciaux entre les deux pays est passé de 395 millions de dollars en 2013 à 736 millions en 2014, soit une évolution de 87%. Toutefois, ce volume reste dominé par les exportations polonaises vers l'Algérie à hauteur de 90%. "Les échanges algéro-polonais sont faibles et ne reflètent pas les potentialités existantes", a noté le président de la Chambre algérienne de commerce et de l'industrie (CACI), Mohamed Laïd Benamor soulignant la nécessité de relancer la relation économique bilatéral et de la "hisser au niveau de l'excellence des relations politiques". "Cette relance, nous la voulons basée sur le partenariat industriel. L'Algérie ne doit plus être perçue comme un marché commercial seulement mais un pays d'investissement qui offre des opportunités de partenariat extrêmement fructueuses et avantageuses", a-t-il soutenu. La Caci a signé à l'occasion du même forum un mémorandum d'entente avec la Chambre polonaise du commerce (Kig), pour le renfoncement des relations de coopération entre les deux institutions. Le mémorandum porte notamment sur l'échange d'informations entre les deux chambres, la facilitation des déplacements, l'assistance mutuelle de l'implantation des entreprises dans les pays. M. Benamor estime que cet accord constitue une "excellente opportunité qui permettra une nouvelle impulsion aux échanges économiques entre les entreprises des deux pays".