La ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Mounia Meslem, a affirmé devant les députés que des « enquêtes seront menées sur le terrain pour mieux comprendre et endiguer le phénomène de la mendicité » en Algérie. A la question du député du parti Karama, Daoui Mohamed, sur les mesures pouvant contenir ce phénomène qui prend de l'ampleur, avec une exploitation à outrance des enfants et des handicapés, la ministre a précisé que l'identification de ce phénomène exige une action et des enquêtes sur le terrain menées par des organismes et des experts spécialisés afin de définir les causes. « Elles devront nous éclairer, dit-elle, sur les moyens qui permettront de faire une distinction entre ceux qui pratiquent la mendicité du fait de la pauvreté et ceux qui en font un métier. » Une étude nationale est actuellement menée par le secteur de la solidarité nationale pour la collecte de données détaillées liées à cette problématique pour la période 2015-2019. Mme Meslem rappellera aussi la finalisation du projet de loi de protection de l'enfance qui permettra de prendre des mesures pour protéger cette frange de la société. La ministre estime que le phénomène, de par la forme et les méthodes adoptées, est « étranger à notre société », notamment à la lumière de la politique sociale en faveur des catégories à faibles revenus. Violence contre les femmes : 1.650 victimes recensées en 2014 Sur la question de la violence faite aux femmes, Mme Meslem a rappelé la stratégie nationale de lutte contre ce phénomène adoptée en 2007 avec la participation des représentants des ministères, d'organismes publics et des assemblées élues aux niveaux national et local ainsi que des associations. « Une commission nationale a été mise en place pour la mise en œuvre et l'évaluation de cette stratégie », a indiqué la ministre. Pour ce qui est de la prise en charge des femmes victimes de violence, les directions de l'action sociale et de la solidarité des wilayas ont accueilli en 2014 un total de 1.650 victimes (dont 149 handicapées), âgées de 18 à 56 ans. Mme Meslem a cité le nombre de centres d'accueil ouverts à travers le territoire national et ceux en projet. Elle évoqué encore, en plus du dispositif de soutien psychologique, d'autres mesures dont l'insertion économique de la femme par la formation et l'octroi de crédits dans le cadre de l'Angem.