Un carnage a plongé l'université de Garissa au Kenya, qui accueille 815 étudiants et 60 travailleurs, dans un climat de terreur indicible. Dans la journée de jeudi dernier, l'attaque des Shebabs tirant sur tout ce qui bouge à provoqué l'un des bilans les plus lourds, depuis l'attentat au camion piégé perpétré contre l'ambassade américaine à Nairobi, en 1998 (213 morts), par la nébuleuse Al-Qaïda : 147 morts, 79 blessés et un « nombre indéterminé » d'otages dont certains ont péri au moment de l'assaut des forces de sécurité, lorsque les assaillants ont déclenché les ceintures d'explosifs. Le ministre kenyan de l'Intérieur, Joseph Nkaissery, qui a assuré que « 90% de la menace a été éliminée », a réitéré la détermination du Kenya à combattre jusqu'au bout le terrorisme qu'elle traque sans relâche dans la Somalie voisine. Elle ne se laissera pas « intimider par les terroristes », a-t-il déclaré, malgré la multiplication des attentats sanglants commis dans la capitale et la zone touristique de Mombasa. Au soir de l'attaque, un couvre-feu a été imposé jusqu'au 16 avril dans les trois comtés longeant la frontière somalienne et un quatrième limitrophe de Garissa.