Au lendemain du carnage contre une université commis par les Shebab, le Kenya est sous le choc. Le bilan est effroyable, 147 morts et 79 blessés, un bilan encore provisoire ce vendredi matin. Les secours et les forces de sécurité évacuent les corps des victimes. Au total l'institution universitaire située à Garissa proche de la frontière somalienne comptait 815 étudiants et 60 membres du personnel. Au moins 147 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées jeudi dans l'attaque menée par les islamistes somaliens shebab contre l'Université de Garissa, dans l'est du Kenya. Il s'agit encore d'un bilan provisoire. 79 autres ont été blessés. Une attaque effroyable survenue très tôt jeudi matin et revendiquée par les Shebab. C'est un responsable shebab, Cheikh Ali Mohamud Rage qui en a fait l'annonce. Vers 05H30 (02H30 GMT) jeudi, un commando islamiste a abattu deux gardes à l'entrée de l'Université, puis ouvert le feu au hasard sur le campus, avant de pénétrer dans la résidence universitaire, où étaient hébergés plusieurs centaines d'étudiants. Les assaillants sont entrés dans une mosquée à l'intérieur de l'université avant de tirer de façon aléatoire sur les croyants. A la fin de l'attaque, qui a duré toute une journée, quatre assaillants ont fait sauter les ceintures d'explosifs qu'ils portaient. Le gouvernement kenyan a mobilisé des troupes de sécurité, dont la Force de la défense kenyane (KDF), pour combattre les terroristes et boucler un périmètre de sécurité autour de l'université. Jeudi, les autorités ont procédé à l'arrestation d'un suspect. Ce vendredi matin, des corps étaient toujours éparpillés sur le campus, des équipes de secouristes ainsi que des forces de sécurité étaient sur place pour évacuer les victimes et sécuriser les lieux. Cette tuerie est la plus meurtrière au Kenya depuis l'attentat contre l'ambassade américaine de Nairobi perpétrée en 1998 par Al-Qaïda, qui avait fait 213 morts. Une fois encore les islamistes somaliens Shebab qui ensanglantent la Somalie voisine ont frappé le Kenya. Le groupe affilié à Al Qaïda a multiplié les attentats sur le territoire kényan depuis 2011, jusqu'à Nairobi et sur la touristique côte du pays, notamment à Mombasa, principal port d'Afrique de l'Est. Ils ont notamment revendiqué le spectaculaire assaut en septembre 2013 contre le centre commercial Westgate de Nairobi (67 morts) et une série de raids sanglants contre des villages de la côte kényane en juin-juillet 2014 (au moins 96 personnes froidement exécutées). Les zones kényanes situées le long des quelque 700 km de frontière avec la Somalie particulièrement les régions de Mandera et Wajir (nord-est) ainsi que celle de Garissa sont le plus régulièrement la cible d'attaques. Le gouvernement kenyan a promis de combattre avec détermination les terroristes Shebab. Le Kenya ne se laissera pas intimider par les terroristes, a déclaré ce vendredi le ministre kényan de l'Intérieur Joseph Nkaissery. La communauté internationale a fermement condamné l'attaque. Washington et Paris ont vivement réagit. Le président Français François Hollande très engagé dans la lutte contre le terrorisme en Afrique a proposé l'aide de la France au gouvernement Kenyan.