Le chanteur Zayen était, hier, à Tizi-Ouzou pour faire la promotion de son nouvel album sorti le 4 avril dernier. « J'ai décidé, dans un premier temps, d'aller à la rencontre de mon public et de mes fans avant de me produire sur scène. J'ai arrêté un programme de 16 rencontres ici en Kabylie et en France qui s'étalera jusqu'au 6 juin. D'ailleurs, j'ai annulé une invitation qui m'est parvenue de Prague (Tchéquie) pour, justement, privilégier ces rencontres », lancera d'emblée Zayen en préambule à la présentation de ce nouvel album, « Uccen d umeksa » (le chacal et le berger), qui comporte 9 titres. Un album sur lequel il a travaillé durant quatre années. « Je suis incapable de produire un album chaque année tant mon produit doit prendre le temps car je le prépare toujours avec minutie » soulignera encore Zayen. L'artiste semble remonté contre ceux qui se prélassent dans des salons feutrés en France et appellent au combat identitaire. « Le combat pour tamazight se fait ici en Algérie sur le terrain, pas à partir de la France ». Pour lui, la meilleure façon de promouvoir la culture et l'identité est de les « frotter avec d'autres cultures et de les adapter à d'autres sonorités par l'introduction de nouveaux instruments ». Avant d'enchaîner sur un ton coléreux lui le sage : « Arrêtons de verser dans des polémiques stériles qui n'apportent rien. Et ce n'est pas en manifestant à Tizi-Ouzou uniquement que l'on portera notre combat et nos revendications. Notre combat identitaire et nos revendications doivent être aussi portés au-delà de nos frontières et de notre seule région ». Pour lui, le plus important est de voir les artistes en général et les chanteurs en particulier faire preuve de solidarité et d'union entre eux. « Soyons honnêtes et regardons- nous dans le blanc des yeux pour aplanir toutes nos divergences et mettre de côté nos égos » comme il le dira d'ailleurs dans un des titres « D nekkni » (on a tout mélangé) de ce nouvel album. Il ne manquera pas de dénoncer aussi la laideur que présente aujourd'hui le paysage de la Kabylie souillé par toutes ces décharges à ciel ouvert et ces immondices qui jonchent les routes. « Nous n'avons pas trouvé un seul endroit propre pour tourner un clip. C'est malheureux de le dire, mais la réalité est bien là. C'est pourquoi j'ai tenu à écrire cette chanson « Da Musa » pour exprimer, à travers ce fellah, la colère de la terre qui n'arrive plus à supporter toutes les agressions dont elle fait l'objet ». Enfin Zayen trouve, même s'il ne maîtrise pas tout à fait les mécanismes, excellentes les dispositions prises en matière de droits des artistes avec cet accès à la caisse maladie et à la retraite. « Toutefois, cela devrait être complété par une nouvelle disposition pour les intermittents du spectacle avec l'introduction de la caisse chômage comme cela se fait en France. »