Algérie Télécom vient de prendre 67% des parts de la Société algérienne des technologies de l'information et de la communication (Saticom) qui est une filiale du Centre de développement des technologies avancées (CTDA). Algérie Télécom, qui est intéressée par les diverses applications et solutions technologies que développe cette société sous tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur, ne laisse que 33% à l'ex-tutelle, le CDTA. La Saticom, qui vient d'être érigée en société par actions, dispose d'un grand potentiel avec un laboratoire de recherche basé au techoparc de Sidi Abdellah. La nouvelle société, qui a déjà présenté quelques solutions de gestion de la clientèle pour 74 Actel, les agences commerciales d'Algérie Télécom, ainsi que de nouveaux produits moins coûteux qui ont remplacé les cartes ADSL, va également « mettre au point des solutions pour le compte de Naftal pour la distribution des carburants », selon les explications de son DG, Djamel Chaboub. Elle aura aussi pour missions, selon ses responsables, « la conception, le développement et l'intégration des solutions dans le domaine des TIC, ainsi que la fabrication industrielle de produits innovants ». Pour le PDG d'Algérie Télécom, cette acquisition est qualifiée de « stratégique » puisqu'elle permettra à l'entreprise de « disposer désormais d'une structure de recherche et de développement de solutions destinées à nos besoins propres, ainsi qu'à ceux du marché ». Ce sera, ajoute Azzouaou Mehmel, « un grand pas en avant dans le développement du contenu et de solutions algériens innovants destinés, dans une première phase, au secteur professionnel ». La signature du pacte d'actionnariat a eu lieu au siège d'Algérie Télécom, en présence de responsables du CTDA, mais aussi de Mohamed Mebarki, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et de Zohra Derdouri, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Mebarki, qui a rappelé le rôle de la Saticom dans le développement des systèmes vidéo, les systèmes de données, l'internet, la surveillance-vidéo, a insisté sur la nécessité de créer des passerelles entre l'université et le secteur économique même s'il considère que la mise en application des résultats de la recherche sur le terrain « pose encore quelques problèmes que l'on doit ensemble, chercheurs et utilisateurs, surmonter. » Une partie de ces problèmes est déjà « prise en charge, dans le nouveau projet de loi d'orientation sur la recherche soumis au Parlement et portant sur la recherche au sein de l'entreprise », a ajouté le ministre. Pour Mme Derdouri, l'acquisition de la Saticom est un nouveau jalon pour Algérie Télécom. Elle lui permettra surtout de « s'investir davantage dans le développement du contenu et des produits innovants et améliorer la qualité de ses produits ». Pour le CDTA enfin, il verra le produit de ses chercheurs mis sur le marché, tout en disposant d'« une source de financement alternative » pour ses projets.