« Daech n'est plus la force dominante sur 25 à 30% des zones peuplées d'Irak où il avait la complète liberté de circulation l'été dernier », a déclaré le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone. « Il est maintenant lentement repoussé mais c'est un long combat », souligne le colonel Steven Warren, précisant qu'au total, les zones, dont l'organisation terroriste a perdu le contrôle, représentent 13.000 à 17.000 kilomètres carrés, essentiellement dans le nord et le centre de l'Irak. « La ligne de front a été poussée, explique-t-il, vers l'ouest ou le sud, selon l'endroit, dans des zones entières telles que Erbil, Babil, Baghdad et le gouvernorat de Kirkouk. « Parmi les autres villes de l'infrastructure stratégique importante où Daech a perdu des territoires, indique le colonel, il y a aussi le barrage de Mossoul, Zoumar et le voisinage du mont Sinjar. » A l'origine de cette avancée ? « La combinaison de la puissance aérienne de la coalition et des forces terrestres irakiennes », répond le porte-parole du Pentagone, s'attendant à voir le groupe terroriste disparaître complètement de la zone de Tikrit dans « peu de temps ». Est-ce à dire que le vent a tourné défensivement en Irak en défaveur du Daech et de ses affidés ? « Les forces de sécurité irakiennes, avec la puissance aérienne de la coalition, ont incontestablement infligé des dégâts à Daech et l'ont repoussé de manière significative », dit-il, prenant le soin de préciser que « les avions de la coalition, qui ont procédé à 3.244 frappes aériennes contre Daech, dont 1.879 en Irak et 1.465 en Syrie, s'apprêtent à un long combat ». Al-Abadi veut plus de raids et d'armes En visite officielle à la Maison-Blanche, sa première, Haider al-Abadi, le Premier ministre irakien, réclame au président Barack Obama plus d'aide pour son combat contre Daech. Outre une augmentation significative des raids aériens, il veut des livraisons d'armes car « les mois à venir seront cruciaux », des mesures strictes seront prises pour arrêter le flux des étrangers en Irak et des efforts de la communauté internationale pour mettre fin au trafic de pétrole et d'antiquités, source de revenus pour Daech, Al Qaïda et les différents groupes terroristes qui activent en Irak. Après la reconquête de Tikrit, considérée comme un « tremplin » vers la libération de Mossoul, deuxième ville du nord située à 350 km de Baghdad, les Irakiens ont lancé, lundi dernier, une contre-offensive dans la province d'Anbar, à l'ouest de Baghdad, où les troupes de Daech ont pris, la semaine dernière, le contrôle de deux secteurs des faubourgs nord de la capitale provinciale, Ramadi. Comme l'attaque menée samedi par le groupe terroriste contre la raffinerie de Baïji, la plus grande du pays, située à 200 kilomètres au nord de Baghdad, est venue rappeler l'ampleur de ce qui attend les Irakiens pour mettre hors d'état de nuire Daech, les Américains prônent la prudence. Une chose est sûre. Quelle que soit la stratégie que retiendraient Obama et al-Abadi, la stabilité de l'Irak n'est pas pour demain. « Ce sera long, long, long », préviennent les Américains. A Baghdad, deux attentats à la voiture piégée dans l'agglomération de Baghdad, dont l'un à proximité d'un hôpital, ont fait au moins huit morts hier. L'explosion d'une voiture sur un parking en face de l'hôpital à Yarmouk, dans l'ouest de la capitale, a provoqué la mort d'au moins quatre personnes et fait 10 blessés. La seconde s'est produite dans un quartier résidentiel du sud, faisant au moins quatre morts et 13 blessés. Sept personnes ont déjà été tuées lundi par l'explosion d'une voiture à Bayaa, un quartier de l'ouest de Baghdad.