« L'Algérie, en sa qualité de vice-présidente du comité de négociation dans la convention cadre, est sollicitée par la France pour apporter sa contribution à l'adoption de l'accord de Paris sur le climat. » C'est ce qu'a fait savoir le co-président du comité de négociation du nouvel accord sur les changements climatiques, l'ambassadeur Ahmed Djoghlaf, lors d'une conférence de presse animée jeudi dernier à Alger. L'ambassadeur a souligné que « l'Algérie est pleinement impliquée dans la préparation de la Conférence de Paris », précisant que c'est le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, qui a sollicité son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Selon l'ambassadeur, l'Algérie a un rôle important à jouer dans l'adoption de cette accord « eu égard à son poids » en Afrique. Il a rappelé que la COP constitue la plus grande rencontre organisée jusque-là, traitant des questions relatives aux changements climatiques. C'est « toute l'humanité qui a un rendez vous historique à Paris », a-t-il estimé, ajoutant que « nous n'avons pas droit à l'échec, car il s'agit de la préservation de notre planète ». Tous les pays participants, dont l'Algérie, devront, a-t-il indiqué, remettre leurs plans nationaux sur le climat avant le mois d'octobre prochain. Qu'est-ce qui est attendu de cette conférence dite historique ? L'objectif est d'arriver à l'adoption du nouvel accord sur le climat qui devra entrer en vigueur en 2020. Un accord qui viendra remplacer celui adopté à Kyoto qui a été un échec, selon Djoghlaf. Il est question principalement de trouver un consensus en vue de limiter l'augmentation des températures à moins de 2°C. Une nécessité d'autant que les experts prévoient une augmentation de la température de 5° d'ici à 2020. « Le réchauffement climatique est, selon les experts, indiscutable. Ce n'est plus une hypothèse, c'est une certitude », a prévenu l'ambassadeur, rappelant que 2014 a été l'année la plus chaude depuis 1861. La durée de vie du nouvel accord ainsi que les financements seront également négociés à cette occasion. Ahmed Djoghlaf a fait savoir que les pays participants devront s'engager à augmenter le seuil du Fonds vert de 10 à 100 milliards de dollars. La réduction de l'émission des gaz à effet de serre est l'autre point crucial qui sera au menu de la COP. Selon l'ambassadeur, 6 milliards de tonnes de CO2 sont émises chaque année dans le monde. « En plus de l'érosion des sols, la montée des eaux menacera plusieurs pays de disparition et à l'horizon 2050, la vie marine sera inexistante », a-t-il précisé, en se référent à des études faites par plus de 300 experts. « La sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique sera également remise en cause », a-t-il ajouté, informant qu'un rapport du Pentagone prédit des guerres pour l'accès à l'eau. Wassila Ould Hamouda 1.500 tonnes de gaz à effet de serre émises à Alger L'Algérie ne figure certes pas parmi les grands pays polluant comme la Chine, l'Inde ou les Etats-Unis, il n'en demeure pas moins qu'elle contribue à un degré moindre à la pollution atmosphérique. C'est ce qu'a signalé Ahmed Djoghlaf, ambassadeur algérien et co-président du comité de négociation du nouvel accord sur les changements climatiques. Il a fait savoir que 1.500 tonnes de gaz à effet de serre sont émises seulement au niveau d'Alger par les 4 millions de voitures en circulation. Selon lui, les P/APC doivent s'impliquer dans cette démarche de sauvegarde de la planète en « préservant les terres agricoles, en utilisant rationnellement les ressources et en mettant un terme au gaspillage de l'énergie ». L'Algérie ne risque pas seulement, selon lui, d'être étouffé par le CO2, mais également la montée des eaux. Selon Ahmed Djoghlaf, 87% des Algériens vivent sur 4% de la surface du territoire.