Chez les hommes, la victoire est revenue au Kenyan Jacob Cheshari Kirui en 2h09.32 devant l'Ethiopien Bekelé Chala Adugua (2h09.42) et le Kenyan Kosgey Kiprugut (2h09.50). Souad, actuellement sous les couleurs de l'Olympique Bordj Bou Arreridj, s'est déplacée toute seule et à ses frais pour cette compétition où elle a pu relever le défi en dépit du manque d'entraînement et de s'imposer avec un temps en dessous de 2h30, promis par son son entraîneur, Abdellah Mahour Bacha. Ce dernier a expliqué que son athlète n'est pas au point physiquement et qu'elle a gagné grâce à sa volonté et son courage. « Après les 10 km courus à l'aise, Souad a ressenti une douleur atroce au mollet et a songé même à abandonner, mais elle a réussi à surmonter sa douleur et continuer avec ses deux poursuivantes qui sont restées dans son sillage 21 km durant » a-t-il indiqué, soulignant qu'« au 22e km, Souad a puisé dans ses dernière réserves pour accélérer la cadence et prendre une bonne avance sur ses deux concurrentes directes ». A l'arrivée, c'est avec un écart de près de deux minutes (1 mn52 sec) que l'Algérienne a franchi la ligne soit 6mn 28 sec de mieux que lors de la saison dernière où elle avait gagné en 2h33.09. L'athlète, qui a remporté le championnat national de semi-marathon le 11 avril dernier, n'était pas en possession de tous ses moyens après un début d'année très chargé avec, notamment, les championnats national et du monde de cross-country, nous a indiqué le coach en précisant que son objectif était de « courir un marathon ». Aït Salem, qui reste la meilleure athlète algérienne sur les épreuves de fond, avait occupé la 44e place au mondial de cross-country en raison d'une blessure domestique qui l'avait empêché de s'entraîner convenablement. Son coach avait estimé le déficit entre 25 et 30 jours d'entraînement. Avec cette victoire et ses titres nationaux de cette saison, Aït Salem vient de démontrer qu'il faut compter encore sur elle dans les épreuves de fond sur lesquelles aucun athlète n'a pu réaliser les minimas de participer aux Championnats arabes d'athlétisme (22-27 avril à Bahrein). Détentrice de plusieurs records nationaux dont celui du marathon en 2h25.07, Aït Salem, âgée de 35 ans et mère d'un enfant, a aussi prouvé à ses détracteurs qu'elle est loin d'être finie et qu'en dépit du manque de moyens, elle continue à enregistrer des performances de premier ordre. A l'issue de ce marathon, Aït Salem s'attaquera aux minimas des championnats du monde des 5.000 et du 10.000 m prévus à Pékin en août prochain, selon Mahour Bacha, qui a annoncé l'entrée en lice également de son athlète sur le 3.000 m steeple. Cette épreuve, qu'elle voulait attaquer l'année dernière, a été décalée pour des raisons de programmation.