C'est aujourd'hui que démarre la campagne pour la consommation des produits fabriqués en Algérie. Un travail de sensibilisation destiné à attirer l'attention des consommateurs sur l'utilité qu'il y a à acheter des biens produits ou montés localement. Naturellement, le procédé vise à valoriser et à encourager la production nationale avec pour finalité ultime de réduire la facture salée des importations. Il est attendu que le procédé mette en relief les potentialités que recèle le marché national. Menée sous le slogan « consommons algérien », la campagne d'information durera une semaine. Elle sera menée sur les 48 wilayas du pays. Le consommateur a la liberté de choisir, mais il lui sera conseillé que c'est mieux de se rabattre sur les produits made in Algeria. Le calcul est fondamentalement économique. La réflexion est engagée sur ce registre conséquemment à la baisse des prix du baril de pétrole qui a obligé les pouvoirs à chercher les moyens qui permettent de rationnaliser les dépenses publiques. Agir sur le levier des importations, alors que le pays n'exporte pas grand-chose en dehors des hydrocarbures, est alors entrevu comme l'un des moyens d'action. L'objectif est donc double : économiser de l'argent et booster l'économie nationale qui, à son tour, créera des emplois et gagnera, par ricochet, en compétitivité. Ce ne sera pas un slogan creux puisqu'un dispositif financier devra accompagner l'invite faite aux clients d'acheter algérien. Le crédit à la consommation est, en effet, rétabli dans cette perspective. L'article 75 de la loi de finances complémentaire pour 2009, qui avait gelé le crédit à la consommation sauf pour les crédits immobiliers, a été modifié et complété par l'article 88 de la loi de finances pour 2015 pour permettre aux banques d'octroyer aux ménages des crédits à la consommation destinés à l'acquisition de biens fabriqués à l'échelle nationale. Les banques et les institutions financières pourront commencer à octroyer des prêts aux particuliers après la publication du décret au JO, probablement avant juin prochain. Comme de coutume, la solvabilité de l'emprunteur sera vérifiée à l'aune de ses revenus et de ses capacités à rembourser. On retiendra que les banques pourront financer jusqu'à 100% du prix du bien que l'acquéreur remboursera progressivement sur une durée qui n'excède pas les 60 mois avec possibilité de payer par anticipation. Les produits éligibles à ce type de financement sont ceux des secteurs de l'électroménager, l'électronique et de l'agroalimentaire. Et même de l'artisanat. C'est que le recours aux importations est devenu, au fil des ans, une activité fantaisiste qui ne cible pas forcément ce dont manque la production nationale. « C'est étonnant de constater que les importations des chips atteignent les 2 millions de dollars annuellement ou celles de la mayonnaise, environ les 36 millions de dollars, soit l'équivalant des exportations algériennes de dattes », relève, à titre d'exemple, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités auprès du ministère du Commerce, Abdelaziz Aït-Abderrahmane. Ici comme dans d'autres cas, ce n'est pas la qualité et encore moins la rareté qui ont déterminé le recours au marché international. Il s'agit donc de mettre de l'ordre dans les importations en éliminant le superflu. Le rétablissement prochain de la licence d'importation est appelée à compléter la batterie des mesures qui lient la problématique de rationalisation des dépenses à l'encouragement du label national. A charge pour les entreprises nationales de gagner la bataille qualité-prix. Cela fera partie du challenge de la campagne de communication, d'information et de vulgarisation lancée aujourd'hui. Tandis que les pouvoirs publics entendent appuyer par ce biais, explique Aït-Abderrahmane, les initiatives pouvant concourir à substituer les importations par des investissements en Algérie dans des projets de fabrication de produits habituellement importés.