« El Haïcha » est une comédie d'une durée d'une heure et demie, scindée en deux tableaux pour trois actes, créée au début par Eugène Ionesco pour dénoncer la montée du nazisme. Aujourd'hui, « la pièce est toujours d'actualité », indique le metteur en scène qui dénonce la violence sous toutes ses facettes et formes. Pièce emblématique du théâtre de l'absurde, l'œuvre, montée en deux mois et demi, dépeint l'isolement de l'homme pour préserver son humanisme dans une société animale. « Cette œuvre est un travail de groupe. A travers cette pièce, je veux pointer du doigt un comportement et non la bête ou encore moins le nom grossier et péjoratif. J'ai choisi sciemment le titre d'El Haïcha parce que j'estime que son appellation en arabe est lourde. Je souhaite plaire et toucher le large public », affirme Mohamed Cherchell. Le metteur en scène estime avoir adapté le texte à la société algérienne, en utilisant notamment le dialectal comme moyen d'expression. Cette œuvre, d'une intensité comique et d'une force poétique infinies, nous dit tout du grotesque et du comique, du réel et de l'irréel et nous entraîne très loin dans l'exploration de l'âme humaine. Dans un décor très « soigné », sur une musique créative d'Abdelkader Soufi, la scénographie est signée par Yahia Abdelmalek, la chorégraphie est menée par Slimane Habès et l'éclairage est assuré par Fréderic Dorian. Interrogé sur les difficultés rencontrées pour monter cette pièce, Mohamed Cherchell répond : « Ce sont de petits soucis d'ordre administratif. Dans l'ensemble, tout s'est bien passé. Les responsables du TNA nous ont très bien accueillis. Ils ont mis à notre disposition les espaces du TNA et nous ont facilité la tâche. C'est un plaisir de travailler dans de telles conditions. Le résultat ne peut être que bon. » Une vingtaine de comédiens professionnels et amateurs et six danseurs ont interprété la pièce. Parmi eux, Tarek Bouarara, Wael Bouzida, Adila Soualem, Abdelkrim Ben Kharf Allah, Nidhal, Abderrahmane Ikariouane, Leïla Touchi, Karim Djenane, Redouane Merabet, Faïza Yibiche, Yazid Sahraoui et Ali Thamert. Mohamed Cherchell active depuis plusieurs années dans l'audiovisuel et le théâtre. Parmi ses œuvres, on citera « Les physiciens », « Le roi se meurt » et « Haltou hala ».