Le chef d'Etat tanzanien a été accueilli, à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediène, par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, et des membres du gouvernement. Cette visite est de nature à renforcer les relations traditionnelles de fraternité et de solidarité entre l'Algérie et la Tanzanie, a indiqué le communiqué de la présidence de la République annonçant cette visite. Elle constituera l'occasion de « procéder à une évaluation exhaustive de la coopération bilatérale et d'examiner les voies et moyens de l'approfondir et de développer un partenariat mutuellement avantageux », lit-on encore dans ce document. Il est prévu également que les deux présidents passent en revue les questions régionales et internationales d'intérêt commun. Notamment au niveau du continent africain où l'enjeu de la sécurité et du développement économique se pose avec acuité. Tout est à construire entre l'Algérie et la Tanzanie sur le plan de la coopération économique, de l'investissement et des échanges commerciaux. Les projets en ce sens peuvent s'appuyer sur une traditionnelle bonne entente politique. La visite du président tanzanien permettra sans doute de poser les jalons d'une perspective de relance des relations partenariales. Le secteur de l'énergie semble émerger du lot dans cette problématique. En 2014, il a été envisagé déjà de créer une coentreprise pour la distribution d'électricité et des projets liés à la distribution de gaz, au forage et à la production de pétrole en Tanzanie même. Le ministre de l'Energie tanzanien souhaitait alors mettre à profit l'expérience algérienne dans l'exploration du pétrole et du gaz dans plusieurs régions de son pays. Il faut préciser que la découverte des hydrocarbures en Tanzanie est relativement récente. Ce n'est qu'en 2005 que les premiers gisements notamment de gaz ont été mis au jour. La mise en place des infrastructures pour l'exploitation de ces ressources se pose depuis en termes de défis pour l'économie de ce pays. Par le biais de la société nationale des hydrocarbures Sonatrach, l'Algérie, déjà présente dans d'autres pays notamment en Afrique dont la Mauritanie, le Mali, la Libye, la Tunisie et le Niger, proposait son expertise sur la base de son expérience. Sonatrach était en négociation avec le Mozambique, voisin de la Tanzanie, pour l'acquisition de parts dans des projets gaziers offshore opérés par l'italien Eni et l'américain Anadarko Petroleum Corp. Le secteur de l'énergie, où la coopération avec la Tanzanie est éligible à un élargissement, s'étend à la distribution des produits pétroliers, les mines, l'électricité, les énergies renouvelables et la formation. Pour cela, l'Algérie a toujours fait part de sa disponibilité à développer des projets de partenariat dans le cadre de la diversification de son économie et du renforcement de sa coopération avec les pays africains. Ce dernier aspect revêt un caractère stratégique pour les nombreuses possibilités demeurant inexploitées. Les visites des chefs d'Etat et de responsables africains à Alger montrent à l'évidence que l'intérêt pour la promotion de la relation afro-africaine, qui se développera dans le giron d'une vision élargie d'un partenariat sud-sud, est un choix qui s'inscrit dans la durée. Le séjour algérien du chef de l'Etat tanzanien servira donc à faire le point sur l'état de la coopération bilatérale et à envisager des perspectives de son développement. La délégation qui l'accompagne, composée de responsables ministériels et de chefs d'entreprises, aura à déblayer le terrain en explorant les opportunités des deux économies.