« Je tiens à dire que la lutte pour l'autodétermination en Afrique a été appelée par W. E. B. Du Bois et ses collègues depuis 115 ans et a été largement atteinte, sauf pour le peuple du Sahara occidental dont la lutte doit continuer », souligne l'ambassadeur d'Afrique du Sud au Zimbabwe. Ce rappel de la question sahraouie, une affaire inscrite sur les tablettes des Nations unies depuis 1966 comme un territoire à décoloniser, montre l'échec du Conseil de sécurité. La résolution adoptée par cette instance le 28 avril dernier sur le Sahara occidental, a amené le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, qui a appelé à une collaboration étroite avec les Nations unies afin de soutenir l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour mener à bien son mandat sur la base de la légalité internationale et des décisions pertinentes de l'OUA/UA, à « élever » la voix après la fin de non-recevoir à une requête qu'il a adressée au Conseil de sécurité. Cette requête portait sur la possibilité que l'envoyé spécial de l'Union africaine pour le Sahara occidental, Joaquim Chissano, puisse s'adresser de vive voix aux « quinze ». « Ce refus ne reflète pas l'esprit du partenariat stratégique entre l'UA et les Nations unies, en particulier entre le CPS et le CS des Nations unies, qui doit s'appliquer à toutes les questions de paix et de sécurité sur le continent africain, y compris le Sahara occidental », indique le CPS. L'ancien président mozambicain devait, lors de ce passage, demander à l'ONU de « mettre en œuvre l'exécution rapide et effective des décisions pertinentes de l'ONU et de l'OUA/UA, devant conduire à l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental ». Il devait demander aussi à l'ONU de « dénoncer les exactions marocaines en termes de violations des droits de l'homme dont sont victimes les Sahraouis, souvent torturés par leurs geôliers marocains ». Autrement dit, exhorter le Conseil de sécurité à élargir le mandat de la Mission de l'ONU au Sahara occidental à la surveillance des droits de l'homme ». Un élargissement que la France, membre permanent du Conseil de sécurité et « complice de la barbarie marocaine » au Sahara occidental, selon le président du Conseil péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui (Copesa), Ricardo Sanchez Serra, refuse. « La dernière résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental peut être considérée comme « favorable au Maroc », puisqu'elle fait, dit-il, « l'impasse sur le pillage des ressources naturelles et les violations des droits de l'homme dans les territoires sahraouis ». Sanchez Serra rappelle que « la question du Sahara occidental relevait d'un processus de décolonisation et que toute exploitation de ses ressources naturelles sans le consentement de la population sahraouie est une violation du droit international ». En outre, 243 ONG dénoncent le pillage des ressources naturelles de ce territoire non autonome qui a franchi une étape inquiétante ces deux dernières années. En Europe et au Maghreb, on s'alarme des quantités de résine de cannabis saisies en provenance du Maroc, un pays pointé du doigt par l'Observatoire européen de toxicomanie et de drogue dans un rapport publié le 26 juin 2014.