Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques vise la production, à l'horizon 2020, de 100.000 tonnes de poisson issu de l'élevage. Le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l'aquaculture (CNRDPA) ainsi que les institutions relevant du département de la recherche scientifique et du développement technologique comptent apporter un appui scientifique à la mise en œuvre de ce programme. Pour le moment, 600 projets d'investissement ont été recensés. Le ministre du secteur, Sid-Ahmed Ferroukhi, l'a affirmé, hier, à l'occasion de la tenue de la conférence internationale sur les interactions « aquaculture, environnement et économie ». Un espace qui regroupe, depuis hier, au siège de l'Enssmal, d'éminents chercheurs nationaux et internationaux, des décideurs, des éleveurs et des investisseurs en quête de pratiques et normes adaptées au développement d'une aquaculture durable en Algérie. Le ministre a d'emblée reconnu que notre pays a la possibilité de développer cette activité qui a pour finalité de produire de la richesse et des postes d'emploi, tout en valorisant la ressource halieutique, d'autant plus que l'expérience de certains pays à l'échelle méditerranéenne et continentale a prouvé la viabilité et l'efficacité de cette option. « La rencontre est importante dans la mesure où elle permet à tous les intervenants dans ce secteur, notamment les chercheurs et enseignants chercheurs, de se structurer pour pouvoir aborder la problématique liée aux questions environnementales, à l'impact économique, aux nouvelles technologies inhérentes au système de recyclage », a souligné Ferroukhi. Pour certains chercheurs, il y a nécessité de développer l'aquaculture. Un élan qui nécessite, selon les intervenants, l'installation de bases considérables, une occupation des sols adéquate et une exploitation rationnelle des ressources naturelles disponibles. Il s'agit également de la mobilisation des outils scientifiques performants comme l'analyse des risques et celle des cycles de vie. Les intervenants citent, entre autres, les indicateurs de durabilité qui permettent aux chercheurs et investisseurs et éleveurs d'évaluer les impacts en termes de choix des sites et des conditions et techniques d'élevage. En somme, le défi de l'heure consiste à couvrir les besoins du consommateur algérien en lui procurant une nouvelle source de produits sains, tout en préservant la ressource naturelle et les conditions générales du milieu et de l'environnement. Pour les experts étrangers, l'Algérie est en mesure de combler le déficit en matière de produits halieutiques issus de la pêche. De l'avis du président du comité de l'aquaculture (CGPM-CAQ –FAO), François René, la révolution de l'heure est celle du développement de l'aquaculture. Il estime que cette dernière, par groupe d'espèces, a dépassé toutes les prévisions. Son chiffre dépasse de loin celui de la pêche. « Le moment est donc propice pour que l'Algérie adopte cette stratégie. Il suffit d'apprendre à gérer les risques et réduire l'impact », souligne-t-il. Selon cet expert, l'Algérie a la possibilité de réduire à zéro l'impact de cette activité. Les nouvelles voies technologiques innovantes permettent de développer une aquaculture durable, tels que les systèmes de recirculation en pisciculture, les traitements des effluents (eaux usées) des installations à terre ainsi que les systèmes intégrés multi-trophiques qui présentent des schémas que bon nombre de pays de la Méditerranée dont l'Algérie se sont engagés à appliquer.