Le roi saoudien, officiellement resté au pays pour veiller à l'application du cessez-le-feu au Yémen, a délégué le prince héritier Mohammed ben Nayef, ministre de l'Intérieur, et son fils, le prince Mohammed ben Salmane, ministre de la Défense, qui seront reçus au bureau ovale. Obama a joué la carte des garanties de fidélité dictées par la présence militaire américaine dans la région et le lancement des manœuvres annuellement qui ne laissent « aucun doute » sur l'engagement des Etats-Unis en faveur de ses « partenaires » du GCC. L'ombre de Téhéran plane sur Camp David. Le président américain, qui travaille à lever les possibles équivoques, se veut rassurant. Dans un entretien publié sur le site du quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, Obama plaide le devoir de « vigilance » face aux activités « déstabilisatrices » de l'Iran, accusé de soutenir activement des « groupes violents à l'intérieur des frontières d'autres pays », en allusion à la Syrie, au Hezbollah et au Hamas palestinien. Paradoxalement, cette situation légitime les négociations engagées sur le nucléaire. « Nous pouvons imaginer combien l'Iran pourrait être encore plus provocateur s'il disposait de l'arme atomique », a argumenté le président américain. « C'est l'une des raisons pour lesquelles l'accord auquel nous souhaitons aboutir est si important : en empêchant l'Iran de se doter de la bombe atomique, on supprimerait l'une des principales menaces à la sécurité de cette région », précisera-t-il. Le cap est donc mis sur la stratégie de défense commune évoquée le 12 mai par la Maison-Blanche, dévoilant les contours du projet de système intégré de défense antimissile pour les pays du golfe — en échange d'un soutien éventuel à l'accord sur le nucléaire, renchérit le sénateur US John McCain — qui sera présenté au sommet de Camp David dédié, selon des responsables américains, aussi aux questions des livraisons d'armes, la tenue d'exercices militaires conjoints ainsi que de possibles initiatives relatives à la sécurité régionale. « Nous sommes prêts à utiliser tous les éléments en notre pouvoir pour soutenir nos intérêts communs. Il ne s'agit pas de bonnes paroles des Etats-Unis, il s'agit de ce que nous faisons ensemble, a confié le conseiller de Barack Obama, Ben Rhodes. Nous allons passer en revue avec nos alliés quels sont les moyens nécessaires pour faire face aux menaces actuelles. Nous sommes très présents dans la région, mais nous voulons savoir quels moyens spécifiques sont utiles aujourd'hui. Nous aurons des discussions concrètes concernant les missiles de défense balistiques, la cybersécurité, le contreterrorisme. Nous voulons bâtir un plan d'attaque avec nos partenaires du Golfe. » En ligne de mire, la rébellion houthie nécessite « un meilleur accord de sécurité », revendiqué par le secrétaire d'Etat John Kerry depuis Antalya (Turquie), accueillant une réunion des chefs de la diplomatie de l'Otan.