Les cours du pétrole ont franchi mardi à New York la barre des 90 dollars, un seuil inégalé depuis octobre 2008, confirmant les prévisions des experts. Selon le rédacteur en chef de la publication Pétrole et gaz arabes, Francis Perrin, cette hausse peut s'expliquer par au moins quatre facteurs, dont le principal est l'affaiblissement du dollar, une relation inverse par rapport au prix du pétrole constatée ces derniers mois. Le deuxième élément à prendre en compte, a-t-il ajouté dans un entretien à l'APS, consiste en la vague de froid en Europe qui a dopé la demande pour les besoins de chauffage et le recours des électriciens, pour parer aux pic en matière de consommation énergétique, aux centrales fonctionnant au fuel lourd. La progression des prix de l'or noir a été aussi soutenue, selon M. Perrin, par la forte demande chinoise avec le recours quasi systématique aux générateurs électriques fonctionnant au diesel. En outre, la baisse des stocks pétroliers dans les pays de l'Ocde (Organisation de coopération et de développement économique) a eu un impact favorable sur les prix du brut, avance cet expert. L'économiste en chef à l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, avait estimé début décembre que la période du pétrole bon marché est terminée. Dans un entretien paru dans la revue mensuelle Pétrole et gaz arabes (GPA), il avait expliqué que dans le passé, la croissance de la demande pétrolière était répartie entre plusieurs secteurs de l'économie et il y avait des possibilités de réaction des consommateurs qui, en fonction des évolutions des prix relatifs, pouvaient basculer vers une autre énergie, notamment dans les secteurs de la génération d'électricité, de l'industrie et du chauffage des habitations. Mais, aujourd'hui, avait-t-il analysé, la consommation pétrolière est de plus en plus concentrée dans le secteur des transports et il n'existe pas actuellement d'option viable de substitution massive aux carburants pétroliers.