Le colloque national « Cirta et les royaumes numides » s'est ouvert, hier, au musée Cirta de Constantine. La capitale du royaume numide, son histoire, ses origines, la vie de ses habitants, son architecture et ses activités commerciales ont été débattues. Selon la directrice du Musée Cirta, ce colloque est surtout un prolongement de la tenue de l'exposition sur la Numidie au centre culturel El Khalifa depuis un mois. « Nus avons surtout pensé à ouvrir le musée aux archéologues et aux universitaires pour débattre de la ville de Cirta, de ses habitants, de son mode de vie et des différentes transformations qui ont marqué la ville millénaire », a-t-elle confié. Les participants à ces deux journées scientifiques ont été unanimes à évoquer l'importance de la recherche scientifique pour déterminer avec exactitude l'identité de Cirta, mais pour cela il faudrait, ont-ils indiqué, faciliter l'accès aux sources et protéger les sites archéologues de Constantine et de sa région. Hocine Taoutaou, directeur de l'annexe du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) a, lors de son intervention, affirmé qu'il faudrait cesser d'évoquer le passé d'une ville, de ses coutumes et de son histoire, sans apporter des preuves matérielles, comme les textes et les pièces archéologiques, citant l'exemple de la pièce de monnaie découverte dans la ville de Tiddis il y quelques années et qui avait confirmé l'appellation exacte de Cirta, du temps des phéniciens : QRTN, ce nom a été latinisé pour devenir Cirta. Les récentes fouilles dans la ville de Tiddis et ses environs ont confirmé l'existence de gravures rupestres sur des parois d'abris sous roche, et datant de 2000 ans av J.C, soit des époques caspienne et la protohistoire, démontrant que la ville de Cirta est une ancienne cité du bassin méditerranéen. Pour sa part, l'universitaire Leïla Benkhlil a indiqué lors de sa communication que la ville berbère de Tiddis était administrativement rattachée à Cirta, une ville annexe riche par ses temples et ses espaces d'épanouissement. Les pièces archéologiques confirment qu'elle a joué un rôle de poste avancé pour Cirta, ajoutant que cette ville n'est pas romaine mais une cité antique berbère qui a vu la succession de plusieurs civilisations. La ressemblance avec Cirta était telle, que même les Français, lorsqu'ils l'ont découverte en 1853, pensaient qu'elle était Cirta. Tiddis a fourni des pièces archéologiques uniques et inestimables aux musées algériens, dont la statue représentant un sphinx et qui est à ce jour la pièce la plus vieille dans un musée algérien. Elle est exposée au musée Cirta.