Les vestiges récemment mis au jour à Constantine et dans sa périphérie constituent des « découvertes archéologiques inédites et importantes », a affirmé, hier, à Constantine, le directeur de l'annexe du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) d'Aïn M'lila, Hocine Taoutaou. Il s'agit de gravures rupestres découvertes au nord-ouest de Constantine, au lieu-dit Kef Tessara, à un km du site archéologique de Tiddis, sur des parois d'abris sous roche remontant à la dernière période de la préhistoire, a précisé ce responsable au cours d'une conférence de presse organisée au palais Ahmed-Bey. La deuxième découverte a trait aux restes du mur de la cour et du minaret originel de la grande mosquée de Constantine. Un lieu de culte dont une partie avait été détruite entre 1867 et 1869 par l'administration coloniale pour pouvoir aligner l'ex-rue nationale (aujourd'hui Larbi Ben M'hidi), a souligné le conférencier. La découverte des gravures rupestres a été effectuée « par hasard » lors de prospections opérées par le CNRPAH à la recherche de la carrière ayant fourni la pierre taillée qui a servi à la construction de l'antique Castellum Tidditanorum, ou Tiddis, cité d'une vieille civilisation berbère qui relevait alors de Cirta, a expliqué Taoutaou. Selon Nadia Bahra, universitaire spécialisée dans la préhistoire, la patine caractérisant les gravures rupestres, leurs dimensions et leurs formes géométriques diverses, marquées aussi par des traits parallèles et entrecroisés, renseigne sur « l'ancienneté des dessins ». La même spécialiste a également précisé que l'importance de cette découverte « réside dans le fait que c'est la première fois que des gravures rupestres sont localisées dans la partie ouest de Constantine ». Cela suppose, selon elle, qu'il pourrait y exister d'autres abris et d'autres formes de vie préhistorique. Mme Bahra a, cependant, indiqué que les véritables conclusions « ne pourront être tirées qu'après analyses et études approfondies ». S'agissant des restes de l'ancien minaret de la grande mosquée de Constantine, découverts après le décapage d'une partie de la mosquée lors de travaux de réhabilitation, Taoutaou a précisé que les analyses effectuées par le CNRPAH ont permis d'identifier « formellement » cette découverte. Il a également fait savoir qu'en se référant au plan cadastral de Constantine, élaboré par l'administration française au début de l'année 1867, la découverte se situe exactement « là où la cour et le minaret de la mosquée ont été localisés dans le plan de 1867 ». Pour le responsable de l'antenne du CNRPAH, ces découvertes contribueront à « enrichir et approfondir davantage une partie de l'histoire de cette ville bimillénaire ».