Le Front Polisario a commémoré, hier, le 42e anniversaire du déclenchement de la lutte armée au Sahara occidental le 20 mai 1973, 10 jours après sa création sous le slogan « Avec le fusil nous arracherons la liberté ». Le 27 février 1976, le lendemain du retrait du dernier espagnol du territoire sahraoui, le Front Polisario proclama la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) comme réponse à la conspiration des accords de Madrid du 14 novembre 1975 qui divisaient les terres du Sahara occidental entre le Maroc et la Mauritanie. La lutte des Sahraouis pour leur indépendance a été reconnue par les Nations unies le 21 novembre 1979 par l'adoption de la Résolution 34/37 reconnaissant le Front Polisario comme « seul représentant légitime du peuple du Sahara occidental ». En 1991, les deux parties du conflit (lMaroc et Front Polisario) ont signé un accord de cessez-le-feu en vue d'organiser un référendum d'autodétermination. Depuis, les négociations sous l'égide de l'ONU piétinent, le Maroc voulant imposer un plan d'autonomie que le Front Polisario rejette catégoriquement. La lutte pour l'indépendance se fait également sur les plans politique et diplomatique. Aujourd'hui, la Rasd est membre à part entière de l'Union Africaine et jouit de la reconnaissance de plus de 80 pays. Cette cause a commencé ces dernières années à s'introduire au sein du Parlement européen sensible aux violations des droits humains. Le dernier cas a été entendu hier. C'est celui de Mme Takbar Haddi, en grève de la faim devant le consulat du Maroc à Las Palmas (îles Canaries) pour réclamer la dépouille mortelle de son fils, Mohamed Lamin Haidala, blessé le 31 janvier 2015, emprisonné le jour même et décédé huit jours après dans un hôpital où il n'a pas été soigné. En effet, les violations des droits humains par les autorités marocaines ne sont pas rares. Amnesty International a réclamé, mardi dernier à Rabat, davantage d'efforts dans la lutte contre la torture. Dans son rapport, l'ONG affirme que la torture au Maroc et dans les territoires occupés au Sahara occidental, « révèle une réalité plus sombre que l'image d'ouverture présentée par les dirigeants marocains ». « Sous des apparences trompeuses, la torture est utilisée pour étouffer la contestation et entache certaines condamnations prononcées par la justice », déplore Salil Shetty, secrétaire générale d'Amnesty, citée dans le rapport.