Amnesty International (AI) a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à étendre le mandat de la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), pour y intégrer un mécanisme de suivi de la situation des droits humains. Le Conseil de sécurité "doit étendre" le mandat de la MINURSO, a souligné Salil Shetty, secrétaire général d'AI, cité dans un communiqué rendu public dimanche par la section de cette ONG en Algérie. "Il s'agit de la seule opération de maintien de la paix de l'ONU qui ne soit pas dotée d'un volet des droits humains", a-t-il déploré, au moment, a-t-il dit, où "des manifestations pacifiques sont réprimées (dans les territoires sahraouis occupés) et que des informations font état de militants torturés en garde à vue au cours de l'année 2013". "Elargir le mandat de la force de maintien de la paix pour intégrer la protection des droits humains permettrait de mettre enfin en lumière des violations qui, sinon, restent dans l'ombre, et de rendre compte de manière indépendante et impartiale des allégations controversées d'atteintes aux droits humains", a-t-il ajouté. Il a indiqué que "face à une répression constante, les défenseurs des droits humains ne peuvent pas rendre compte des violations endémiques commises au Sahara occidental. On ne peut plus se contenter de conserver une force de maintien de la paix dotée d'un mandat limité", a-t-il affirmé. M. Shetty a relevé, à cet égard, qu'au cours de l'année qui a précédé le dernier renouvellement de mandat de cette mission, les autorités marocaines "ont continué de museler la dissidence, imposant des restrictions à la liberté d'expression, aux manifestations pacifiques et à la société civile". "Les manifestations pacifiques sont régulièrement interdites ou dispersées dans la violence", a-t-il ajouté, indiquant qu'AI a "recensé des cas de militants et de manifestants torturés et maltraités en garde à vue (par les autorités marocaines), à la suite de manifestations réclamant que la MINURSO adopte un mandat élargi à la protection des droits humains en 2014". Il a indiqué, également, que "les défenseurs des droits humains et les militants au Sahara occidental sont soumis à des restrictions au niveau de l'emploi, harcelés et surveillés sans relâche par les forces de sécurité, tandis que les autorités empêchent les associations locales de défense des droits humains de s'enregistrer en bonne et due forme". "Si le Maroc veut démontrer qu'il est déterminé à respecter ses obligations internationales, il doit mettre fin aux actes de harcèlement et d'intimidation ciblant les militants et cesser d'entraver la surveillance indépendante des droits humains, tant par les associations locales que par l'ONU", a affirmé Salil Shetty.