Les observateurs étrangers présents à la manœuvre « Séismex » ont constaté « une progression remarquable » de la protection civile algérienne. Ils ont été impressionnés par le niveau, la rapidité et la performance des unités spéciales d'intervention dans les grandes catastrophes à savoir les Détachements de renfort et aux premières interventions (DRPI). Le représentant de l'OIPC : Discipline et engagement « remarquables » Jean-Charles Dédo, expert consultant de l'Organisation internationale de la Protection civile (OIPC), participe dans l'exercice « Séismex » comme observateur évaluateur. Il a déjà pris part à des missions notamment lors des inondations de Bab El Oued en 2001. « Je suis content d'être associé à cet exercice, le premier du genre en Algérie, en tant que représentant de l'OIPC dont l'Algérie est membre », a-t-il dit. L'objectif est « de pouvoir mettre sur pied la performance avec un grand membre de participants de différentes wilayas ». « La performance est d'être prêt en un temps record pour essayer d'être efficace dans une situation réelle », a-t-il précisé. Interrogé sur l'évaluation des premiers exercices de cette manœuvre, l'expert a estimé qu'il est très difficile de simuler une situation réelle. « Je peux dire qu'on a été impressionnés par la standardisation du matériel de la Protection civile algérienne. On a constaté également l'engagement des hommes, je ne parle pas seulement des chefs de détachement ou des officiers mais tous ces agents qui ont la discipline de l'engagement qui est vraiment remarquable », a-t-il constaté. L'expert a affirmé aussi qu'il a apprécié l'exercice notamment sur le plan de la rapidité. « En visitant les tentes, j'ai rencontré des DRPI venus de wilayas se trouvant à 900 km et c'est quand même un temps record pour pouvoir être efficace et accueillir les sinistrés dans cette situation », a-t-il conclu. L'observateur français : Progression incroyable L'expert français, le commandant Miresse, de l'Ecole d'application de la sécurité civile de Marseille, avait déjà participé à des missions en Algérie. « Je suis venu trois fois en Algérie dans le cadre de la coopération avec la protection civile algérienne, mais c'est la première fois que je participe à un exercice de grande nature ». Il assiste en qualité d'observateur « pour évaluer les capacités des unités d'intervention dans les risques majeurs, à se projeter vers l'international et être reconnues par la communauté internationale ». L'expert a relevé « la progression incroyable des capacités des cadres et des sapeurs-pompiers qui ont su acquérir certaines de nos techniques. La protection civile algérienne a adapté ses équipements et la formation de ses unités selon la nature des risques propres à votre pays. Il y a une avancée, dans la création des équipes spécialisées comme les DRPI ainsi que la mise en place de structures comme le CENAC qui sont efficientes », a-t-il constaté avant d'affirmer : « Vous avez dépassé de loin certaines de nos propres caractéristiques ». L'expert français a appelé à « investir » dans cette manœuvre, qui a réuni les acteurs de la sécurité civile, pour organiser un exercice, « un petit mais qui doit réunir tous les acteurs notamment de la santé, de la police et les politiciens pour un test plus large. Je pense que ce sera la prochaine étape et ce sera un test de reconnaissance internationale et là, la protection civile algérienne sera au top ». Concernant la coopération entre les institutions des deux pays, l'expert a estimé qu'elle date de 10 ans qu'« il y a une étroite coopération notamment sur le plan formation », a-t-il dit. L'observateur malien : Une vraie autonomie Le représentant du Mali, le lieutenant-colonel Lamine Hamada Tanara, directeur de l'Ecole nationale de la protection civile malienne, est là aussi faire des observations en coordination avec des évaluateurs étrangers ». Le lieutenant-colonel Lamine a déclaré avoir constaté que des moyens gigantesques ont été déployés. « Les sapeurs-pompiers algériens ont géré cet exercice avec succès, autonomes, seuls sans aucune assistance. Un nombre important de pompiers ont participé à la gestion en toute discipline et engagement », a-t-il noté. L'officier supérieur de la PC malienne a estimé également que la manœuvre est une occasion pour s'inspirer de l'expérience algérienne dans la gestion des grandes catastrophes. « La coopération entre les deux institutions remonte à 1972, date de la création de la protection civile malienne. Plusieurs d'entre nous sont le produit de la protection civile algérienne qui a formé des cadres et des sapeurs-pompiers », a-t-il rappelé. Un exercice de simulation est très utile et la PC algérienne est consciente des défis et de la nécessité de l'amélioration des capacités opérationnelles de ses unités, selon l'officier supérieur qui n'a pas écarté l'organisation d'un exercice de simulation au Mali mais, « il ne peut pas être d'une telle grandeur », a-t-il affirmé. Le directeur de la sécurité civile marocaine était présent à la manœuvre comme observateur mais la loi lui interdit, en sa qualité de chef des sapeurs-pompiers, de faire des déclarations aux médias locaux et étrangers. « Séismex » n'était pas une simple manœuvre mais un vrai test des capacités, de l'engagement, la discipline, la coordination et la cohésion entre les DRPI qui ont mené des exercices « réels » dans des conditions difficiles, sous une pluie battante, vent de sable ou sous une chaleur de plomb.