Les créances globales de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) s'élèvent à 250 milliards de dinars. C'est ce qu'a indiqué, hier, le directeur général de la Cnas, Melouka Slimane, au forum du quotidien d'El Moudjahid. La part du lion de celles-ci, à savoir 85%, est détenue par le secteur public et 15% par le privé. Afin de procéder à leur recouvrement, la Cnas a mis en place des mesures de facilitation au profit des entreprises endettées. Le premier responsable de la Cnas a lancé un appel à ces dernières de se rapprocher des structures de la Caisse en vue de « s'acquitter de leurs principales redevances ». La Cnas prévoit des échéanciers pour le remboursement du reste de la dette, a souligné Melouka qui assure, toutefois, que « le non-paiement des créances ne prive, en aucun cas, les citoyens de leur droit d'assurance sociale ». Selon son DG, la Cnas n'est pas déficitaire. « Le système financier de la Cnas est équilibré et il n'y a pas péril en la demeure », a-t-il assuré indiquant que le nombre d'assurés sociaux dépasse les 10 millions sans compter les ayants droit estimés à entre 18 et 20 millions. Evoquant les dettes cumulées dans le cadre de la prise en charge des malades à l'étranger, Melouka a indiqué que la Cnas s'est acquittée de plus de 4 millions d'euros en l'espace de 4 années auprès des hôpitaux français. « Le reste des factures est en cours de paiement », a-t-il annoncé. « Il y a eu un problème de confiance que nous avons réglé », a-t-il précisé. A propos de la qualité des prestations de service, la Cnas a, selon son premier responsable, réalisé d'énormes progrès en modernisant son système. « S'il y a lieu de noter nos prestations, je donnerais 8,5 sur 10 », a-t-il ajouté soulignant que « la couverture sociale en Algérie est très avancée comparativement à plusieurs pays ». Tout en mentionnant que le système est « évolutif », Melouka a fait savoir que pas moins de 10,5 millions de cartes Chifa ont été délivrées jusqu'à présent. La Cnas est aujourd'hui conventionnée avec 10.800 officines et 3.000 médecins privés à travers le territoire national. « Les citoyens peuvent se soigner gratuitement par les médecins subventionnés. Actuellement limitée aux retraités, cette convention devra être élargie pour toucher d'autres franges de la société. C'est à l'étude », a-t-il laissé entendre. Il a fait savoir également que la Cnas est conventionnée avec 18 cliniques cardiovasculaires et 230 cliniques d'hémodialyse ainsi qu'avec des stations thermales où la prise en charge varie entre 80 et 100%. Pour ce qui est des laboratoires d'analyses madicales et des centres d'imagerie médicale, la Cnas ne semble pas être près d'aller vers des conventions. « Les honoraires de ces établissements ne correspondent pas avec les montants fixés par les textes de loi de la santé », a-t-il expliqué. Interpellé sur les retards des remboursements, il a souligné que « la Cnas est dans l'obligation de procéder au paiement des ordonnances aux officines dans un délai de 15 jours », rappelant que la liste des produits remboursables s'élève à 5.000 produits pharmaceutiques. Pour ce qui est du taux de remboursement des soins, le DG a souligné qu'« il n'y a pas un ancrage juridique fixant les honoraires des médecins. Sur quelle base un médecin fixe ses honoraires ? », s'est-t-il interrogé, indiquant que « personne ne peut imposer un taux de remboursement à la Cnas ». Dans ce contexte, Melouka a avancé que la grosse dépense de la Cnas concerne le remboursement des produits pharmaceutiques. Il représente 80% des dépenses globales.