Le chef du bureau des risques naturels à la sous-direction des risques majeurs de la protection civile, le capitaine Abdelkader Chergui, a mis l'accent, dans cet entretien, sur le rôle des médias pour véhiculer un message simple. Il évoque aussi l'importance de la prévention et de la sensibilisation. Le ministre de l'Intérieur Nouredine Bedoui a appelé à un partenariat entre les médias et la protection civile, aux plans prévention et sensibilisation. Comment ce partenariat peut se traduire sur le terrain ? Les journalistes jouent un grand rôle dans la sensibilisation des citoyens dans la prévention contre les catastrophes. Au niveau de la sous-direction des risques majeurs, on a organisé des campagnes et des caravanes de sensibilisation sur les catastrophes notamment le séisme. Il faut toutefois des canaux de communication avec la population et les médias sont la voie la plus importante. C'est pour cela qu'on a organisé une journée de sensibilisation pour les représentants des médias chargés de la couverture de la manœuvre Séismex. On leur a remis une fiche réflexe suite à un séisme. Le plus important est comment vivre avec le risque quel qu'il soit et on ne parle pas seulement du séisme. Quelles sont les informations qui doivent être communiquées au public en cas de catastrophe ? Le citoyen doit essentiellement savoir que l'Algérie est un pays qui se trouve dans une zone à sismicité modérée, voire moyenne. Il y a une activité de temps en temps avec une sismicité faible alors il ne faut pas que la population panique dans les cas de catastrophes, c'est le message qu'on veut transmettre aux citoyens à travers les médias d'où l'importance de connaître la conduite à tenir lors des risques naturels ou technologiques dans son milieu et son environnement, cela s'inscrit dans la cadre de la prévention. Quelle est la conduite à tenir lors d'un séisme ? Il y a un comportement avant, pendant et après le séisme mais on insiste sur la conduite à tenir pendant le séisme. Par exemple, il ne faut pas se mettre sous les corniches ou balcons des immeubles et des maisons, il faut éviter d'allumer les bougies ou autres flammes nues et après le séisme, comme s'écarter des immeubles endommagés vu le risque d'effondrement en cas de réplique et vérification des installations. Il y a une activité sismique et des répliques qui peuvent durer de 6 mois à une année et qui diminuent avec le temps. Pour le séisme de Chlef, des personnes ont trouvé la mort lors des répliques. C'est dans ce sens qu'on insiste sur la culture du risque. Quelles sont les informations essentielles qu'on doit communiquer en cas de tremblement de terre ? Le journaliste doit dire toute la vérité. Quand on communique la magnitude du séisme, il y a un enregistrement qui détermine la magnitude. Si on dit que le séisme a provoqué des dégâts, on doit aussi citer les régions touchées mais il faut savoir que les informations ne peuvent pas être disponibles dans les premières minutes de la catastrophe. On peut avoir un bilan après une journée de reconnaissance. Les médias doivent communiquer l'épicentre, la magnitude, la zone épicentrale, les lieux de recasement provisoire des sinistrés, les centres de don de sang, les lieux des PMA (poste médical avancé) de la protection civile. Le citoyen est au cœur du plan de prévention, qu'en est-il des autres acteurs ? Dans la prévention, on a prévu trois volets : la construction, la sensibilisation et la préparation. On a parlé du rôle de la presse qui peut toucher un public très large. Mais la construction est très importante car on ne peut pas sensibiliser un citoyen alors que sa construction n'est pas aux normes. On doit également sensibiliser la population sur la conduite à tenir et la préparation des autorités publiques pour faire aux catastrophes, c'est à dire tous les modules responsables de la gestion des catastrophes. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne peut pas prévoir un séisme. Est-ce que la protection civile est prête pour faire face aux grandes catastrophes notamment les séismes ? Nous sommes membres du plan Orsec. On est la première partie puisqu'on s'occupe de secours et sauvetage. Je peux rassurer nos citoyens. Nous sommes, dans la protection civile, prêts à faire face à toute catastrophe, même à un violent séisme. La manœuvre de simulation d'un séisme de 6,8 vise à améliorer et renforcer les capacités d'intervention. La prise en charge des préoccupations de nos citoyens est la priorité de la direction générale de la protection civile.