Le RND traverse un tournant décisif de son histoire. La démission, jeudi dernier, d'Abdelkader Bensalah, et le retour probable d'Ahmed Ouyahia, à la tête de cette formation politique, sont les deux points qui seront débattus lors du conseil national prévu le 10 juin. « C'est un conseil national ordinaire qui sera présidé, comme le stipulent les statuts du parti, par le plus âgé et le plus jeune militants. Nous allons entériner la démission d'Abdelkader Bensalah, et appliquer les articles relatifs à la vacance du poste de secrétaire général. Après la lecture de la mention soumise par les cadres et militants du parti dans laquelle ils ont exprimé, et de la manière la plus claire, leur souhait de renouveler la direction à travers le départ de Bensalah et le retour d'Ahmed Ouyahia, les membres du conseil national vont procéder au plébiscite de ce dernier », expliquent des cadres du RND. Pourquoi Ouyahia ? « La mention des cadres est très claire. Elle cite Ahmed Ouyahia et pas un autre. La lettre a été signée par 99% des membres du conseil national et l'ensemble des parlementaires », disent-ils. « D'autant que l'intéressé a été informé et ne fait que répondre à la sollicitation de la base militante », relève la même source. Pour d'autres, « il n'y a pas d'autre choix. Personne ne peut prendre les commandes du parti en dehors d'Ahmed Ouyahia ». Aucun souci n'est exprimé par les cadres du RND quant à d'éventuelles contestations du choix d'Ahmed Ouyahia, qui a été poussé à la démission de ce même poste en 2013 en raison de la persistance d'un mouvement de contestation soutenu par ses proches collaborateurs. « Le mouvement de contestation était composé d'une dizaine de militants et ils n'ont exprimé aucune réserve quant à son retour », a-t-on noté. Selon les statuts du parti, le plébiscite d'Ahmed Ouyahia par le conseil national sera suivi par l'installation d'un secrétariat national provisoire chargé de la préparation d'un congrès extraordinaire, qui aura lieu avant la fin de l'année. « Le congrès est la seule instance habilitée à désigner un secrétaire général du parti. Le congrès extraordinaire va donc valider la décision du conseil national et donner ainsi une légitimité au nouveau secrétaire général », expliquent-ils.