L'après-Bensalah a déjà commencé A un peu plus d'une semaine de la session ordinaire du conseil national, il formalise sa démission. Abdelkader Bensalah jette l'éponge. A quelques jours de la session ordinaire du conseil national du RND, Abdelkader Bensalah, dont la formation est en proie subitement à une crise politique, cède sa place à Ahmed Ouyahia. En optant pour la formule douce, l'actuel secrétaire général du parti a formalisé sa démission, jeudi dernier, du poste, qu'il occupe depuis janvier 2013, par une lettre qu'il a adressée aux médias et aux militants. En somme, une méthode similaire à tous points de vue à celle de son prédécesseur. Dans ce genre de «parti-appareil», la forme prime largement sur le fond. Comme il fallait s'y attendre, Abdelkader Bensalah, en sa qualité de deuxième personnage de l'Etat, étant président du Conseil de la nation, a annoncé sa démission de la tête du RND avant la session du conseil national. En proie à une révolution de salon, le RND, une machine électorale, est affublé du titre de deuxième formation politique du pays. Certains observateurs estiment que la décision de Bensalah a été prise en dehors des instances du parti et répond à des enjeux relatifs à la distribution des rôles politiques et à l'évolution des rapports de force au sein des centres de décision. Abdelkader Bensalah, 73 ans, un des plus fidèles soutiens du président Abdelaziz Bouteflika, a précisé avoir pris la décision de renoncer à son poste de secrétaire général du RND pour «préserver l'unité des rangs dans le parti et maintenir sa stabilité», dans une lettre adressée à la direction et aux militants. «J'ai décidé en toute responsabilité de me retirer de la tête du parti afin de prémunir le RND d'une situation inconfortable que personne ne souhaite et mettre ses intérêts au-dessus de toutes les considérations», a-t-il ajouté. La démission de Bensalah prend effet à compter du 5 juin. Son successeur, Ahmed Ouyahia, doit être plébiscité à l'unanimité comme remplaçant dans deux semaines, lors d'une réunion du conseil national du parti, prévu le 10 juin. Le RND est confronté depuis plusieurs semaines à une crise interne, de nombreux dirigeants du parti réclamant le départ de M.Bensalah et le retour de son prédécesseur Ahmed Ouyahia, actuellement directeur de cabinet de la présidence de la République, selon la presse. Ses détracteurs lui reprochent notamment sa gestion amorphe, son manque de dynamisme et d'avoir maintenu à la direction du parti des responsables contestés. Abdelkader Bensalah avait été élu à la tête du RND en décembre 2013 après la démission de ce poste de M.Ouyahia en janvier 2013. Le RND, 2e force politique à l'Assemblée populaire nationale, compte 65 députés sur 462, loin derrière le Front de libération nationale (FLN), qui en totalise 220. Bensalah a adressé sa démission à tous les bureaux de wilayas du parti en les informant qu'elle prendra effet le 5 juin prochain. Son sort étant scellé depuis des semaines déjà, Bensalah n'avait d'autre choix que de jeter l'éponge. Cette formule douce et le contenu de son message sont similaires à ceux auxquels avait opté Ahmed Ouyahia en 2013. Ahmed Ouyahia, lui-même poussé vers la porte de sortie, il y a presque deux ans, va revenir par la grande porte. Il assurera l'intérim avec son bureau provisoire à partir du 10 juin 2015, date de la réunion du conseil national. Une formule qui sera en vigueur jusqu'à la tenue d'un congrès extraordinaire. A travers le retour de Ahmed Ouyahia, le RND est censé retrouver son offensive. On reconnaît à Ouyahia, contrairement à Bensalah, sa qualité de bon orateur, et doté d'une combativité politique. Diamétralement opposé à Bensalah, Ahmed Ouyahia est qualifié par ses partisans de ténor hors pair et animateur de premier plan du parti.