Il n'est pas à écarter le fait qu'une opposition au retour de Ouyahia se manifestera lors des travaux de la session du conseil national. Depuis la tempête du début du mois en cours, le RND demeure en stand-by. Si tous les membres du conseil national sont d'ores et déjà convoqués à prendre part à la session ordinaire prévue le 10 juin prochain, en revanche, aucune rencontre ni réunion des instances du parti n'est programmée avant cette date. Acculé, Abdelkader Bensalah n'a d'autre choix que de laisser son poste de secrétaire général vacant pour permettre à celui qui est à la fois son prédécesseur et successeur d'être plébiscité lors de ladite session du conseil national. Entre-temps, une lettre formalisant la démission de Bensalah sera adressée aux militants et aux cadres du parti. Toutefois, il n'est pas à écarter qu'une opposition au retour de Ouyahia se manifestera lors des travaux de la session du conseil national. Pour cause, toutes les raisons à l'origine de la démission de Ahmed Ouyahia restent en vigueur et quasiment rien n'a changé jusqu'ici au sein de cette formation politique. Dès lors, il serait plus judicieux que le secrétaire général par intérim prenne ses devants lors de ce rendez-vous. Il devrait notamment s'engager à revoir la précédente gestion du parti pour aplanir ses différends avec ses adversaires du mouvement de sauvegarde du RND, selon un membre du secrétariat national du parti. Contrairement au FLN, l'opposition un peu mesurée au RND reste présente au niveau des instances du parti, même si elle est marginale. De toute manière, Ahmed Ouyahia dont la remise sur selle définitive sera entérinée lors du prochain congrès extraordinaire, se présentera le 10 juin prochain sous les oripeaux d'un homme rassembleur et en phase avec la réforme du parti. Bensalah et Ouyahia, deux hommes aux personnalités diamétralement opposées, mais qu'aucun différend grave et apparent ne sépare, se seraient rencontrés récemment à Alger pour mettre au point «leur passation de consignes», selon certaines sources. Le retour de Ahmed Ouyahia vient renforcer des supputations relatives au conflit vraisemblablement aigu au sommet de l' Etat et à son supposé positionnement en prévision de l'échéance électorale à venir. Ainsi Bensalah a reçu le feu vert pour céder sa place en douceur à un intérimaire qui préparera avec son bureau provisoire le congrès extraordinaire devant aboutir à l'élection d'un nouveau SG. Lors de sa toute dernière sortie, le premier responsable du RND, élu depuis janvier 2013, a évoqué, à l'APN la «situation anormale» que traverse le parti, en affirmant qu' «il ne dispose pas des données complètes sur ce qui se prépare et l'état d'esprit général des cadres pour réagir clairement». Il avait admis que les événements s'accélèraient à tous les niveaux et qu'il n'avait pas eu alors d'éléments concrets sur la nature de ces développements». Du jour au lendemain, Bensalah s'est retrouvé face à une offensive sans précédent menée par ses proches collaborateurs, des cadres, des parlementaires et la majorité des membres du conseil national. Ahmed Ouyahia qui a de tout temps expliqué qu'il n'a jamais quitté son parti, a dû céder en début 2013 son poste dans des conditions similaires marquées par la pression sans précédent d'un groupe de redresseurs.