L'histoire d'Itimad durant l'époque l'Andalousie musulmane continue d'être véhiculée par les historiens et a fini par devenir une légende parmi les légendes de l'Espagne andalouse. C'est un conte rivalisant avec ceux des Mille et Une Nuit. Un jour le prince Aboul Qassim Mohammed héritier du trône de Séville, qui aimait se mêler, anonyme parmi le peuple, se retrouva au centre d'un quartier de la cité, en compagnie de son fidèle et ami Ibn Ammar au talent poétique sans conteste. Les deux compagnons versifiant et poétisant alors qu'ils étaient habillés du costume de tisserands sévillans rimant et versifiant, le cœur joyeux et la tête dans les nuages ils se mirent comme à leur habitude à improviser des vers, chacun à son tour l'un donnant la réplique à l'autre. Le prince Aboul Qassim remarqua que le vent faisait frémir l'eau de Guadalquivir, il récita ces vers «Le vent transforme l'onde en cuirasse annelée…». Ibn Ammar à ses cotés ne trouva pas la répartie adéquate, quand une voix de jeune femme rompit le silence et récita : «Cuirasse plus belle encore si l'onde était gelée !» Emporté par la suite à son poème, le prince se retourna et vit la jeune poétesse. Il ordonna que l'on vienne à l'amener au palais de son père. On dit qu'elle était belle, gracieuse et émouvante, elle dit au prince : » Je m'appelle Itimad mais on m'a baptisée Romaïka du nom de mon maître Romaïk qui m'a achetée pour conduire ses mulets». Il s'éprend très vite de la jeune poétesse, il l'a rachète et en fait son épouse et la reine de Séville. Parce qu'elle s'appelle Itimad Aboul Qassim prend le nom d'El Motamid, « le résolu ». Prénom sous lequel il deviendra le plus grand poète de l'époque.