Placé sous le sceau de l'« année de l'autonomisation des femmes et développement de l'Afrique pour la concrétisation de l'agenda 2063 », le sommet de l'UA est particulièrement dédié à la femme, inscrite en priorité majeure dans le « thème de l'année 2015 » pour initier une démarche visant à redoubler d'efforts pour augmenter la représentation des femmes au sein du gouvernement, dans le système judiciaire et d'autres institutions publiques et privées et leur participation aux tables de négociations de paix, a souligné la présidente de la commission exécutive, le Dr Nkosazana Dlamini Zuma. Il s'agit d'œuvrer à la réduction des disparités et des injustices vécues par la femme africaine. La radioscopie établie en mai dernier par la BAD, consacrant un rapport sur l'égalité des genres (autonomisation économique, développement humain et lois et institutions) dans 52 pays africains, a mis en évidence les différences de traitement dans l'accès à la terre, au regard des préjugés culturels et des obstacles juridiques, au crédit, aux soins de santé, à l'éducation... Dans une liste marquée par le leadership de l'Afrique du Sud, du Rwanda et de la Namibie, l'Algérie, qui détient le meilleur taux d'Afrique pour « les naissances assistées par un personnel qualifié », pointe au 21e rang africain. A la faveur du système des quotas (30% des listes électorales) appliqué seulement dans 87 pays dans le monde, la représentation féminine (145 femmes élues le 10 mai 2012 à l'Assemblée populaire nationale, 31,38% des 462 sièges) a constitué une évolution appréciable qui a propulsé notre pays de la 122e à la 26e place mondiale. Un bond que conforte d'ailleurs la position africaine de l'Algérie (25e) en matière d'égalité du genre dans les institutions et les lois. C'est dire que la problématique de la femme s'intègre parfaitement dans l'agenda 2026 qui présente un plan d'action pour fonder ensemble une Afrique nouvelle fondée sur des valeurs partagées et un destin commun. Tel est aussi le credo de la rencontre africaine de Pretoria. « Nous savons qu'en Afrique, les femmes interviennent de manière plus active dans le secteur de l'économie, à titre d'agricultrices, d'employées et d'entrepreneurs, que partout ailleurs dans le monde. Elles constituent le rouage incontournable du bien-être de leurs familles et la pièce maîtresse de l'avenir de leurs enfants. Leur avis pèse lourd dans la gouvernance de leurs communautés et de leurs nations. Cependant, elles sont encore confrontées à toute une série d'obstacles qui les empêchent de jouer pleinement leur rôle potentiel », a relevé, dans son avant-propos, Geraldine J. Fraser-Moleketi, envoyée spéciale sur le genre de la Banque africaine de développement. L'agenda, qui s'inspire des idéaux des pères fondateurs d'une « Afrique que nous voulons meilleure pour tous », se veut un instrument pour parvenir à l'éradication des conflits, la pauvreté, les maladies et la faim sur le continent. La bataille du décollage économique, qui passe par la relance des investissements dans les projets d'infrastructures routières, aériennes et ferroviaires pour améliorer les conditions de vie des populations africaines, est vitale dans un continent en pleine croissance. Des défis, essaimant les zones de conflit (Burundi, Mali, Libye), appellent, selon la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, à une plus grande vigilance pour mieux appréhender les risques internes et externes qui pèsent sur la paix, la stabilité et la sécurité de l'Afrique. La mise en œuvre de l'agenda 2026 en dépend.