Les relations entre le roman et le cinéma ont été au centre de débats, samedi dernier, lors de la troisième et dernière journée d'un colloque international sur le thème, organisé au théâtre régional Abdelkader-Alloula, en marge du Festival international d'Oran du film arabe (Fiofa). Pour le chercheur et cinéaste irakien, Kadhim Mourchid Es-Selloum, le cinéma et le roman ont des relations « très étroites ». « Le cinéma contribue à véhiculer le message du romancier, car ceux qui ne lisent pas regardent les films », a-t-il souligné, soutenant que le roman se caractérise par un « imaginaire assez large, qui diffère d'une culture à une autre selon la réalité culturelle, sociale et historique du lecteur ». « Cet imaginaire est variable dans le roman, mais peut être constant dans le cinéma », selon le conférencier qui s'est interrogé sur la capacité du texte visuel à satisfaire ces différences. Le romancier algérien, Bachir Mefti, trouve, de son côté, qu'une relation étroite entre le roman et le cinéma « n'est pas aussi évidente ». Pour lui, le cinéma prive le texte littéraire de certaines de ses caractéristiques et de ses contenus. Concernant le cinéma algérien, Bachir Mefti a fait remarquer que les cinéastes « ne se sont pas trop intéressés à la littérature algérienne, notamment d'expression arabe, car la plupart d'entre eux ont une culture francophone ». « Autre problème du cinéma algérien, dans la plupart des cas, le metteur en scène algérien est également, le scénariste et le producteur du film », selon le même romancier qui a ajouté que « le cinéma algérien focalise sur le passé et n'est pas en adéquation avec le roman algérien actuel, notamment sur le plan des problématiques traitées ». Pour la conférencière, Saïda Hamdaoui de l'université d'Oum El Bouaghi, « le cinéma a beaucoup appris de la littérature ». Dans sa communication sur les mécanismes de la narration entre le roman et le cinéma, elle a indiqué que le cinéma a acquis les techniques de narration, de la littérature, soutenant que les deux arts diffèrent en ce qui concerne le temps, l'espace et autres considérations spécifiques à chacun. Pour l'universitaire tunisienne, Mounira Mabrouki, dont la communication a constitué une sorte de synthèse des précédentes, le cinéma et le roman « interfèrent et chacun bénéficie de certaines caractéristiques ». Une publication sur ce colloque international « Roman et cinéma », organisé du 4 au 6 juin, sera éditée à l'issue de la clôture du Fiofa, a-t-on appris par ailleurs des organisateurs.