Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a affirmé, dimanche dernier, que les licences d'importation et d'exportation dont l'entrée en vigueur est prévue en 2016, étaient le seul moyen à même de maîtriser le commerce extérieur, précisant que la priorité serait accordée aux opérateurs algériens concernant l'octroi de ces licences. Le ministre, qui répondait aux questions des députés de à l'Assemblée populaire nationale concernant le projet de loi amendant et complétant l'ordonnance 04-03 portant sur les règles générales appliquées aux opérations d'importation et d'exportation des marchandises, a souligné que la priorité dans l'octroi des licences d'exportation et d'importation serait accordée aux opérateurs algériens pour « mettre fin au monopole des opérateurs étrangers concernant l'importation de certaines produits » Le ministre a fait savoir que son département prévoyait l'organisation d'opérations d'importation à travers l'introduction du système de spécialisation, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays. Il a rappelé que le nombre d'importateurs en Algérie s'élevait, à fin 2014, à plus de 42.000. En cas d'adoption du projet de loi, il sera procédé à la mise en place d'une commission interministérielle regroupant les ministères des Finances, de l'Industrie et de l'Agriculture, présidée par le ministère du Commerce, et qui sera chargée de la gestion de l'opération d'octroi des licences d'importation et d'exportation, a indiqué le premier responsable du secteur. Le ministre a souligné que « le texte qui a fait l'objet d'un large débat à l'APN, consacre les principes de libéralisation du commerce, d'équité entre opérateurs nationaux, et de transparence dans l'octroi des licences ». « Toutes les garanties seront assurées en matière de modalité d'octroi et de gestion des licences », a-t-il martelé. Benyounès a cité certains produits et marchandises qui seront soumis à ces licences d'importation, à l'instar des appareils électroménagers, du ciment, des fourrages, des cosmétiques et des détergents, indiquant que « ces importations sont coûteuses pour l'Etat alors qu'elles sont produites localement et sont de meilleure qualité ». « Il est inconcevable de consommer des produits importés au détriment des produits nationaux », a-t-il dit. L'importation des véhicules dont la facture a dépassé 5 milliards de dollars en 2014 sera également soumise à ces licences, obligeant ainsi les concessionnaires à déclarer l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS). « Certains concessionnaires de renom vendent des milliers de véhicules et n'en déclarent que mille ou deux milles », selon une étude du ministère du Commerce qui a révélé que la marge bénéficiaire de ces concessionnaires était enregistrée à l'étranger. Il faut assainir le commerce extérieur de l'Algérie à travers la protection du produit national et la diversification des exportations algériennes, notamment à travers l'encouragement des investissements, a-t-il martelé. Les préoccupations des députés ont porté essentiellement sur les procédés d'octroi des licences d'importation contenues dans le projet de loi présenté par le ministre du Commerce lors d'une séance plénière présidée par Mohamed Larbi Ould Khelifa, président de l'APN.