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« Il faut des recherches pour une existence réelle du diwan sur le terrain » Kamilia Berkani, chercheuse spécialisée en sociologie de la musique, à Horizons
Kamilia Berkani est doctorante, chercheuse spécialisée en sociologie de la musique. Elle s'intéresse particulièrement à la question des publics des festivals de musiques du monde en France et au Maghreb. Elle est titulaire d'une licence en lettres et langues étrangères de l'université d'Alger, d'une licence en médiation culturelle de l'université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et d'un master I en conception et direction de projets culturels de la même université où elle a travaillé sur les créations festivalières autour des musiques du monde au Maghreb. Elle assiste, pour la première fois, au festival de Béchar en qualité de conférencière. « La festivalisation » des identités culturelles territoriales sous une ère globalisée : le cas de la musique diwan » est l'intitulé de son intervention. Elle s'interroge si le diwan a utilisé toutes ses richesses pour faire face à un monde de plus en plus globalisé et comment cette musique se positionne dans cette offre festivalière. Ainsi, pour plusieurs chercheurs, ce qu'on nomme « festivalisation des identités culturelles » est une forme de mise en avant de ces dernières sur scène. C'est ainsi que plusieurs festivals ont vu le jour sur des territoires forts, porteurs d'« identités culturelles » avec pour focus « une identité musicale ». Pour certains, cela a permis une avancée réelle et pédagogique de leur identité musicale dans la différenciation de la mondialisation de l'offre culturelle, en mettant nettement le projecteur sur une base solide permettant une connaissance perpétuelle de l'identité culturelle, historique et sociétale des musiques. Pour d'autres, cela a révélé, au contraire, des instabilités dans l'action culturelle provoquant ainsi « la folklorisation de leur identité musicale », a constaté la jeune chercheuse. Interrogée par Horizons en marge de l'ouverture du festival, Kamila Berkani a précisé que le classement du diwan comme patrimoine national « est possible » du fait que cette musique fait partie du patrimoine musical algérien. « Le diwan algérien est le cousin du stambli tunisien, du zar égyptien et du Gnawi marocain . Ils sont tous de la même source ouest-africaine, mais il est le moins connu. Il n'y a pas beaucoup d'écrits ni de recherches. Ce n'est pas le cas du gnawi marocain ni du stambali tunisien sur lequel des Italiens ont travaillé ». La doctorante a plaidé pour « des recherches sur des théories réelles et une existence réelle sur le terrain. Ce sera une richesse pour le diwan et le patrimoine musical algérien », a-t-elle soutenu. Comment peut-on faire face à la mondialisation culturelle ? Kamilia Berkani a estimé que le diwan « doit être positionné non pas dans un sens global et un esprit négatif, mais dans le sens de la diversité culturelle ».