Le changement de statut de Djanet qui deviendra une wilaya déléguée se prépare avec la construction d'un nouveau siège et de différentes directions à Iferi. « Il y a un nouveau siège pour la wilaya déléguée qui sera doté d'un service pour les documents biométriques et plusieurs sièges de directions », précise Abdelkrim Benkouider, chef de daïra de Djanet. La mise en place de la circonscription administrative prévoit également le renforcement de la ressource humaine. « Djanet a ses propres cadres qui seront épaulés par des nouveaux pour assurer la gestion des différents secteurs », souligne le responsable. Pour lui, ce découpage aura le mérite d'ouvrir « de nouveaux postes budgétaires dans cette ville où l'activité pétrolière ou gazière n'existe pas ». En précisant que ce nouveau statut « est un grand acquis » pour cette ville, à la fois sensible et d'une grande importance, Benkouider souligne les nombreuses infrastructures réalisées les années précédentes et qui sont susceptibles de transformer Djanet en wilaya. Ainsi, outre le projet de la route reliant Djanet à Illizi, cette daïra frontalière dispose d'un réseau de transport vers de nombreuses wilayas, des réseaux d'eau potable et d'assainissement, d'une centrale électrique de 12 mégawatts qui sera renforcée par une autre en cours de réalisation sur la route d'Ihrir, et d'une station photovoltaïque de trois mégawatts. « Ces stations vont permettre aux zones enclavées comme Ihrir, Ereken et Tinalkoum d'être alimentées en électricité. » Djanet dispose, depuis peu de temps, d'un centre d'accueil des sportifs d'élite composé d'une structure d'hébergement, de terrains et d'un théâtre. Un autre stade doté d'un terrain en gazon synthétique est programmé au rpfit des jeunes du quartier Aghoum. Ceci s'ajoute aux différentes opérations d'embellissement et d'aménagement en cours au centre-ville pour lesquelles une enveloppe de 430 milliards de centimes a été allouée par les pouvoirs publics. « Les études sont achevées mais le lancement est encore très timide », a reconnu le chef de daïra. Plusieurs autres actions viennent en appoint à ce programme visant le renforcement de l'infrastructure de base. Ainsi, un projet de réalisation d'un lycée est prévu à Bordj El Houass, un CEM à Zelouaz et un groupe scolaire à Ereken. Sur le plan économique, les choses sont moins reluisantes. La daïra de Djanet ne dispose pas d'une zone industrielle. « Que ce soit dans le secteur agricole ou industriel, Djanet ne reçoit pas de grands investisseurs et n'a pas reçu de demande de la part des opérateurs des autres wilayas pour la réalisation de ce genre d'infrastructure. Il y a un manque flagrant en la matière », affirme Benkouider. Autre problème : « la complexité » du dossier de logement due à la difficulté de la procédure de régularisation des logements ruraux construits hors des zones aménagées à cet effet » et au « manque d'entreprises de réalisation et d'aménagement pour booster les projets en cours ». Le ralentissement de l'activité touristique n'a pas, pour autant, affecté Djanet. Cette année, il a été enregistré l'arrivée de quelque 1.500 jeunes dans le cadre des circuits organisés par le ministère de la Jeunesse, a-t-il conclu.