Des réunions marathon au palais Maximou (siège du Premier ministère grec) et une rencontre de dernière minute avec les créanciers de la Grèce (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) ont esquissé, la veille du sommet de l'ultime recours, des progrès salués par le chef de cabinet du président de la Commission européenne, Martin Selmayr. Serait-ce le bout du tunnel ? Hollande en est convaincu. Selon le leader du Parti communiste français, Pierre Laurent, Hollande, qu'il a rencontré, estime qu'un accord est « à portée de main ». A Bruxelles, le ton est toutefois à la prudence nettement affichée par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. « Des progrès ont été faits ces derniers jours, mais nous n'y sommes pas encore », a-t-il déclaré en recevant à Bruxelles le Premier ministre grec, Alexis Tsipras. Dans cette rencontre de la dernière chance, la volonté de parvenir à « une solution substantielle et viable » a été confortée par les « contre-propositions » grecques jugées de « qualité » par le ministre français des Finances. Avant les réunions entre Athènes et ses créanciers (UE, BCE, FMI), la liste des « clés d'un accord » a été présentée. Il n'y aura en définitive ni déficit budgétaire « excessif », ni baisse des retraites et des salaires, ni hausse des prix de l'électricité. Athènes sera tout aussi intransigeante sur le rétablissement de la « normalité » du droit du travail, tout en œuvrant au lancement des réformes structurelles visant la redistribution des charges, la lutte contre l'évasion fiscale et la corruption. Dans ce canevas, il est préconisé un changement du régime de la TVA, la hausse des impôts sur les entreprises réalisant un bénéfice supérieur à 500.000 euros et la réduction des dépenses militaires exigées par Bruxelles. Mais, après près de cinq mois d'impasse, le feu vert des argentiers et des décideurs européens est incontournable pour remettre à flot un pays en cessation de paiement et suspendu à la décision de déboursement des 7,2 milliards d'euros à la date échue du 30 juin et du 1,5 milliard dû au FMI. Plus concrètement, en l'absence d'un accord préalable entre Athènes et ses créanciers appelés à valider les dernières propositions grecques, le sommet européen sera purement « consultatif », a précisé, lors d'un point de presse, à Berlin, le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert. A l'ombre du Grexit généré par un échec des négociations, le scénario d'un référendum est brandi par plusieurs ministres. « Dans tous les cas, nous devrons consulter le peuple grec », a déclaré le ministre d'Etat, Alekos Flambouraris. Dans la rue, la colère gronde. A la veille du sommet européen, plus de 7.000 personnes, soutenues par la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou et le ministre de l'Energie Panagiotis Lafazanis, se sont rassemblées dans le centre d'Athènes pour protester contre la politique d'austérité en Grèce et dénoncer le « chantage contre le peuple ». Pour la seconde fois en une semaine, les protestataires ont exprimé leur mécontentement et demandé au Premier ministre de ne pas céder aux pressions des créanciers internationaux. Terrible dilemme.