Des saisies qui renseignent sur l'efficacité des dispositifs mis en place. Toutefois, le chemin reste long et la lutte contre la toxicomanie demande la mobilisation de tous les acteurs, notamment de la société civile. C'est la conclusion à laquelle sont arrivés les participants au forum de la DGSN organisé jeudi dernier à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre la drogue qui coïncide avec le 26 juin de chaque année. Le représentant de la police judiciaire, le commissaire principal Baâziz Laâras, a cité, entre autres mesures prises par la Sûreté nationale pour prévenir et lutter contre la consommation et le trafic de drogue, l'action de la police de proximité à travers la généralisation des cellules d'écoute, notamment en direction des jeunes. Dans ce sens, il a rappelé que la stratégie adoptée par la DGSN repose sur la sensibilisation et la répression. Aussi, une caravane de sensibilisation « sillonnera les régions ouest du pays ». La lutte contre la drogue reste un défi pour toute la société dont le mouvement associatif est le pivot. Parmi les associations leaders dans ce domaine, la Fédération des associations nationales pour la sauvegarde de la jeunesse. Son président, Abdelkrim Abidat, a mis en exergue l'aspect économique du narcotrafic. « La drogue est la deuxième activité ou segment économique de par le monde qui génère 500 milliards de dollars par an », a-t-il soutenu. Abidat est revenu sur l'expérience lancée à Alger dans la prise en charge des toxicomanes par le Centre de prévention et de psychothérapie de Mohammadia. « Le centre dispose d'une équipe de médecins, de psychologues, d'éducateurs et de conseillers pour répondre aux questions d'ordre physique, psychique et social que peuvent poser les jeunes ou leurs familles », a-t-il précisé. La représentante de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), Assia Dehimi, a évoqué le rôle de cet organisme dans la lutte contre ce fléau par la mise au point de politiques nationales, la collecte d'informations pour faciliter la recherche scientifique, le soutien à la coopération régionale et l'élaboration de textes de loi. Elle a rappelé, dans ce sens, la stratégie nationale de lutte contre la drogue (2011-2015) basée sur l'évaluation du plan directeur national qui vise à « développer les capacités de lutte et le renforcement de la sensibilisation en associant tous les acteurs ». Mlle Dehimi, tout en précisant qu'un rapport détaillé sur les activités de l'ONLCDT en matière de lutte contre ce fléau est soumis annuellement au Premier ministre, a rappelé qu'une enquête sur la consommation de la drogue en milieu scolaire sera lancée prochainement dans les CEM, les lycées et les universités, avec la collaboration du ministère de l'Education. Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, a présenté deux enquêtes effectuées en 2015 en milieu universitaire et au sein des établissements éducatifs des deuxième et troisième paliers. Résultat : 7,75% des collégiens et 1,27% des collégiennes consomment de la drogue. Chez les lycéens, ils sont 18,77% chez les garçons et 2,21% chez les filles à prendre des stupéfiants. A l'université, ce taux passe à 27%. Pour ce qui est du rythme de consommation, les deux enquêtes révèlent qu'un cinquième des collégiens consommateurs et 8,5% des collégiennes en prennent de manière régulière et quatre des lycéens et un cinquième de lycéennes sont des consommateurs réguliers. Pour ce qui est de l'université, 10% des étudiants et 6% des étudiantes reconnaissent consommer quotidiennement de la drogue.